La disparition
Narumi Kurosaki, étudiante inscrite au Centre de linguistique appliquée de Besançon, disparaît dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016. Des "cris stridents" ont été entendus dans sa résidence universitaire.
La jeune femme a passé la soirée avec son ex-petit ami, Nicolas Zepeda. Des amis de l'étudiante s'inquiètent de son absence. Le 13 décembre, l'université alerte les autorités.
Une enquête en recherche des causes de la disparition est ouverte. Elle sera suivie d'une information judiciaire pour enlèvement et séquestration. Nicolas Zepeda, entre-temps rentré au Chili, devient le principal suspect.
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Extradition et mise en examen
Entendu en avril 2019 au Chili par un magistrat sur commission rogatoire internationale, Nicolas Zepeda refuse de répondre aux questions et de se soumettre à un prélèvement ADN. Étienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, se rend sur place.
En septembre, une demande d'extradition est adressée par la France. Elle aboutit en mai 2020, malgré l'absence de traité d'extradition entre les deux pays. Nicolas Zepeda arrive en France le 24 juillet 2020. Il est mis en examen pour assassinat bien que le corps de la disparue n'ait jamais été retrouvé. Il nie toute implication.
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Premier procès
Nicolas Zepeda est renvoyé devant la cour d'assises du Doubs. Au procès, du 29 mars au 12 avril 2022, le jeune chilien est défendu par Jacqueline Laffont, connue pour avoir été l'avocate de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy.
Après 15 jours de débats où téléphonie et géolocalisation mettent à mal la version de l'accusé, Nicolas Zepeda est condamné à 28 ans de réclusion criminelle. Il fait appel.
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Second procès
Lors du procès en appel devant la cour d'assises de Haute-Saône, un an plus tard à Vesoul, Nicolas Zepeda renvoit son avocat et en choisit un autre, qui obtient un report du procès, au grand dam de la famille de la victime, qui a fait le déplacement depuis le Japon.
Le procès est décalé de huit mois et s'ouvre en décembre 2023. Au cours de l'audience, un enquêteur, Christophe Touris témoigne en s'appuyant sur une présentation powerpoint. La défense dépose une demande de renvoi, se plaignant d'avoir reçu seulement la veille cet exposé de 150 pages, qui propose selon elle une "réinterprétation" de résultats d'écoutes, de géolocalisations et d'adresses IP.
La demande de renvoi est rejetée, et Nicolas Zepeda est de nouveau condamné à 28 ans de réclusion criminelle. La défense se pourvoit en cassation.
La cassation... vers un troisième procès
Le 26 février 2025, la cour de cassation annule le verdict.
Les avocats du Chilien ont pointé la déposition de l'enquêteur, déplorant que les pièces projetées n'avaient pas été "communiquées préalablement aux parties". Ils estiment également que l'enquêteur a "de sa propre initiative, effectué de nouveaux actes d'enquête".
La Cour de cassation juge que ces points, susceptibles de porter atteinte aux droits de la défense, auraient dû être vérifiés par la cour d'assises. Elle renvoie de nouveau l'affaire.
Un troisième procès doit être organisé pour statuer sur la culpabilité de Nicolas Zepeda, cette fois devant la cour d'assises du Rhône. D'ici là, le Chilien reste incarcéré.
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