Des survivants ou familles de victimes de cette sanglante attaque avaient porté plainte à l'automne 2023 contre le géant français des hydrocarbures, qui menait un mégaprojet gazier dans la région et qu'ils accusent de négligences. L'attaque débutée le 24 mars 2021 avait duré plusieurs jours et fait un nombre indéterminé de victimes à ce jour parmi la population locale et les sous-traitants.
Les victimes plaignantes, trois survivants et quatre proches, de nationalités sud-africaine et britannique, accusent le groupe (ex-Total) de ne pas avoir assuré la sécurité de ses sous-traitants.
Contacté, TotalEnergies n'a pas réagi à ce stade.
Dans un communiqué publié au moment du dépôt de plainte en octobre 2023, la compagnie avait rejeté "fermement ces accusations et, d'autre part, à rappeler l'aide d'urgence que les équipes de Mozambique LNG (la société du projet, NDLR) ont apportée et les moyens qu'elles ont mobilisés afin de permettre l'évacuation de plus de 2.500 personnes (civils, personnel, contractants et sous-traitants) du site d'Afungi", où est situé le chantier du projet de gaz liquéfié.
3 choses que les activistes reprochent à Total
Projet stoppé
Pour cette attaque, Maputo n'a fourni qu'un bilan d'une trentaine de victimes, mais selon un journaliste indépendant, Alexander Perry, le bilan s'élève à 1.402 civils décédés ou disparus, dont 55 sous-traitants. Plusieurs d'entre eux s'étaient réfugiés dans un hôtel à la sortie de la ville, qui fut assiégée par les jihadistes.
Après les faits, TotalEnergies avait stoppé son projet gazier et décrété la force majeure, qui permet à un signataire de contrat de se libérer de ses obligations en cas d'événement imprévisible et insurmontable.
Jeudi, l'agence américaine de crédit à l'exportation a approuvé un prêt de 4,7 milliards de dollars à TotalEnergies pour Mozambique LNG.
Le démarrage de la production est désormais envisagé en 2029 ou 2030 au lieu de 2028.
Plusieurs ONG, parmi lesquelles Reclaim Finance et les Amis de la Terre, ont appelé vendredi dans un communiqué commun "les autres financeurs (...), dont les banques françaises Crédit Agricole et Société Générale, à refuser de suivre cet exemple toxique et irresponsable et à s'opposer au redémarrage du projet, une bombe climatique associée à de nombreuses allégations de violations des droits humains".
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