Ces 61 hommes et 58 femmes s'étaient "introduits illégalement dans le pays pour rester y travailler", a indiqué samedi sur Facebook le département cambodgien de l'Immigration. Ils ont été "expulsés via le poste de contrôle frontalier international de Poipet", a-t-il précisé.
Le vice-Premier ministre thaïlandais Phumtham Wechayachai a confirmé dans un message sur X l'arrivée en Thaïlande de ces 119 personnes expulsées.
Ces ressortissants thaïlandais faisaient partie d'un groupe de 230 étrangers interpellés les 22 et 23 février à Poipet, ville cambodgienne située à la frontière thaïlandaise devenue une plaque tournante des cyber-escroqueries et du jeu en ligne, après une enquête conjointe de trois mois des policiers cambodgiens et thaïlandais.
"Ces individus exerçaient des activités illégales en ligne sous la direction de ressortissants chinois", avait indiqué la police nationale cambodgienne dans un communiqué, assurant qu'ils avaient accepté ces "emplois illégaux" de leur plein gré.
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"Lutte contre les gangs"
Vendredi, la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra s'est rendue dans la province thaïlandaise frontalière de Poipet dans le cadre de la "lutte contre les gangs des centres de cyber-arnaques", avait-elle expliqué sur X.
Ces expulsions interviennent alors que la Thaïlande, le Cambodge et la Birmanie intensifient leur lutte contre les centres d'escroquerie en ligne qui se sont multipliés en Asie du Sud-Est ces dernières années.
Les autorités cambodgiennes ont notamment lancé fin 2022 une campagne très médiatisée, libérant plus de 1.000 étrangers détenus dans ces centres.
La Birmanie et le Cambodge ont été des lieux privilégiés d'installation pour le secteur de l'escroquerie en ligne qui dégage des milliards de dollars chaque année.
De nombreux travailleurs disent avoir été attirés ou trompés par des offres d'emplois alléchantes bien rémunérées avant d'être retenus. Plusieurs racontent avoir vu leurs passeports confisqués, puis avoir été forcés de travailler dans ces centres, parcourant les sites et réseaux sociaux à la recherche de victimes.
L'AFP a interviewé plusieurs travailleurs libérés de ces centres présentant des contusions et des brûlures graves.
Samedi, l'Indonésie a annoncé de son côté que 84 de ses ressortissants - 69 hommes et 15 femmes dont trois enceintes - ayant travaillé dans l'un de ces centres en Birmanie, avaient été rapatriés à bord de deux vols en provenance de Thaïlande. Jakarta avait négocié leur rapatriement avec la Thaïlande et la Birmanie.
"Ils vont être accueillis dans le centre de gestion des traumatismes du ministère des Affaires sociales", a indiqué à l'AFP Judha Nugraha, directeur de la protection des citoyens au ministère indonésien des Affaires étrangères.
Un groupe de 46 Indonésiens avait déjà été rapatrié en février, selon le ministère indonésien.
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