A Marseille, "Haurus", un ex-agent de la DGSI, condamné pour avoir vendu sur le darknet des informations sensibles

En France, un ex-agent de la DGSI a été condamné pour avoir vendu sur le darknet des informations qui seraient finalement tombées entre les mains d'une bande criminelle.
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Des infos tombées dans les mains d'une bande criminelle proche de Marseille

Cinq ans de prison ont été requis mercredi à Marseille contre un ex-agent de la DGSI pour avoir vendu sur le darknet des informations sous le pseudonyme d'"Haurus", qui seraient finalement tombées entre les mains d'une bande criminelle proche de Marseille.

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Huit ans de prison ont également été réclamés contre Pascal Gomez Galeote présenté comme le chef de la bande criminelle de Marignane, jugé lui pour la corruption de cet ancien policier. 

"Ces faits révèlent l’ampleur des moyens dont disposent les organisations criminelles", a estimé la procureure qui a demandé un mandat de dépôt contre M. Gomez Galeote qui avait été remis en liberté début octobre, sur décision de la Cour de cassation.

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Contre Christophe Boutry, policier en poste à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure qui a "trahi sa fonction, ses collègues et l’Etat son employeur par appât du gain", la procureure a réclamé cinq ans de prison mais a demandé la confusion de cette peine avec celle identique prononcée en novembre 2021 par la cour d'appel de Versailles dans un autre volet de ce dossier.  

"Je ne requiers pas de peine d’amende, c’est ma contribution à la prise de conscience" exprimée devant le tribunal par ce fonctionnaire qui, sous le pseudonyme d’Haurus, vendait sur le darknet des faux documents et des informations issues de fichiers de police et administratifs.

Ces éléments auraient contribué à plusieurs assassinats, volet toujours en cours d’instruction à Marseille.

Des fichiers en lien avec la guerre des narcotrafiquants

Christophe Boutry et Pascal Gomez Galeote n'ont jamais été en contact direct mais passaient par des intermédiaires. Contre deux "maillons", des peines de trois ans de prison et quatre ans dont deux avec sursis ont été requises. Une peine de trois ans de prison avec mandat de dépôt a été requise contre Cédric Heux, désigné comme un membre de la bande de Marignane qui conservait dans son téléphone crypté les fichiers achetés à Haurus. Une relaxe a été demandée contre un sixième prévenu.

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Dans un téléphone PGP crypté attribué par l’accusation à Pascal Gomez Galeote, ce qu'il conteste, les enquêteurs avaient découvert des photos et messages personnels comme des fichiers audios ou écrits en lien avec la guerre des narcotrafiquants.  

Début 2018, avec l’assassinat de son demi-frère "Tonio" Martinez, il aurait, selon l’accusation, pris la tête de l’équipe de Marignane mais une scission avait conduit à des règlements de comptes. "Je suis abasourdi qu’on dise que je suis le chef d'un clan. Mon frère avait sa vie, moi la mienne" et "ma vie c’est autre chose, c’est la carrosserie, les voitures, la famille, le football", a expliqué Pascal Gomez Galeote.

Christopher Aouni qui, selon l’accusation aurait choisi le camp adverse du prévenu dans cette guerre intestine, avait fait l’objet de criblages par Haurus tout comme les principaux chefs de gangs marseillais. Mais il est le seul à s'être constitué partie civile, son avocat Me Karim Bouguessa réclamant 10.000 euros de dommages et intérêts. Lui a suivi le procès en visioconférence depuis la prison où il est détenu.  

Le jugement est attendu jeudi. 

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