Inédites jusqu'à aujourd'hui sur le marché de l'art, ces oeuvres avaient été conservées au sein de la famille du poète, avocat et cinéaste surréaliste belge Ernst Moerman (1897-1944) qui en était devenu propriétaire avant sa mort.
"Trouver ainsi deux oeuvres inconnues au catalogue raisonné et certifiées par le comité Magritte est exceptionnel", a expliqué à l'AFP Solène Lainé, commissaire-priseur à Caen, "et la provenance est idéale puisqu'elles ont été acquises par un ami de Magritte référencé en tant que collectionneur de l'artiste".
Le comité Magritte est composé de trois personnes de la fondation Magritte et quatre experts internationaux qui ont toutes les archives leur permettant de remettre les certificats d’authenticité, de préserver et promouvoir l'œuvre de René Magritte, selon Me Lainé.
Le tableau objet, estimé entre 150.000 et 200.000 euros, a été acheté par téléphone à l'hôtel des ventes de Caen pour un montant de 255.000 euros (316.000 euros avec frais).
C'est une huile sur toile et galet de 25x21 cm, une palette de bois sur laquelle Magritte a peint un ciel bleu parsemé de nuages et transpercée par un véritable galet.
Une oeuvre jumelle intitulée "Le Fait Primitif" et datant de 1936 était déjà répertoriée et conservée au sein d'une collection privée new-yorkaise.
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La période de Magritte qui a "le plus marqué"
Le dessin aux crayons de couleurs (27x24 cm), sans titre mais appelé "Nu de face" pour la vente, représente une femme nue debout avec de longues boucles multicolores et n'a obtenu qu'une seule enchère, au prix plancher de son estimation (entre 100.000 et 150.000 euros), soit un total de 124.000 euros avec frais.
"C'est la bonne période de Magritte, ces années 30-40, les plus recherchées, c'est la période surréaliste, celle qui a le plus marqué", a relevé Irénée Brun, du cabinet d'expertise Perazzone-Brun chargé d'authentifier et d'estimer les œuvres.
"C'est vraiment son style, ce que l'on recherche chez lui: ce n'est pas les débuts où il peut y avoir un tâtonnement, ce n'est pas non plus la fin où il peut y avoir une espèce de redite, mais vraiment l'élan créateur", a-t-il ajouté, "c’est rare d'avoir des œuvres de cette importance".
"Quand on nous les a apportés, moi je n'ai pas eu l'ombre d'un doute", s'est rappelé son collègue Roberto Perazzone, "la dextérité qui donne ce mouvement incroyable, on retrouve cette façon de traiter les nuages qui donne ce volume extraordinaire, ce sont les œuvres de Magritte, c'est une part de rêve".
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