Omniprésence des écrans : une étude inquiétante pour éditeurs et libraires

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La rivalité entre écrans et livres pour capter l'attention bascule de plus en plus en faveur des premiers, selon une étude publiée mardi par le Centre national du livre, inquiétante pour éditeurs et libraires.
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Ce baromètre bisannuel intitulé "Les Français et la lecture" voit s'accélérer la tendance à la réduction du temps consacré au livre.

La part des sondés qui déclarent lire "moyennement" ou "beaucoup", tombée à 56%, n'avait jamais été aussi faible depuis la première enquête de ce type en 2015.

"Cette baisse concerne toutes les catégories", selon l'institut Ipsos, qui a réalisé ce sondage en interrogeant 1.001 personnes de 15 ans et plus par téléphone fin janvier et début février.

"La lecture est menacée. Les données révélées par notre baromètre sont inquiétantes", a affirmé dans un communiqué Régine Hatchondo, la présidente du CNL, établissement public de promotion du livre.

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Réduction du temps de lecture moyen

Par rapport à 2023, "le temps passé à lire chaque semaine dans le cadre des loisirs diminue de 10 minutes par jour, soit plus d'une heure par semaine", résume Ipsos. Il est estimé par les sondés à 3 heures 40 par semaine, soit 31 minutes par jour (contre 41 minutes deux ans auparavant).

Ce temps est le plus faible chez les 35-49 ans (22 minutes par jour) et le plus élevé chez les 65 ans et plus (46 minutes par jour).

Chez les lecteurs, comme raison qui empêche de lire plus, 68% répondent qu'ils n'ont "pas le temps", 61% qu'ils préfèrent "d'autres loisirs", 47% qu'ils lisent "autre chose que des livres" et 32% qu'ils arrivent pas à se "concentrer suffisamment".

Les librairies évincées par les grandes surfaces culturelles

Concernant les points de vente des livres papier, les grandes surfaces culturelles (type Fnac, Espace E.Leclerc ou Cultura) arrivent en tête (fréquentées par 75% des sondés), dépassant désormais les librairies (66%), et devant les sites internet marchands (51%).

Raisons invoquées pour ne pas aller en librairie : leur éloignement (50%), le fait que le livre souhaité n'est pas toujours en stock (32%) et des prix perçus comme "plus élevés qu'ailleurs" (31%) alors que la loi impose un prix unique pour les livres neufs quel que soit le lieu d'achat.

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