Il s'agit de la première enquête lancée dans le cadre d'une législation britannique imposant de nouvelles obligations aux plateformes.
L'Ofcom ne donne pas le nom de ce forum qui, selon l'agence britannique de lutte contre la criminalité (NCA), est lié à 97 morts au Royaume-Uni.
Selon la BBC, qui a enquêté en 2023 sur ce site --mais ne le nomme pas non plus--, il est hébergé aux Etats-Unis et compte des dizaines de milliers d'utilisateurs dans le monde, y compris des enfants.
Les participants peuvent notamment y trouver des informations sur la façon de se procurer un produit chimique mortel, rapporte encore la BBC, qui dit avoir identifié au moins 50 personnes fréquentant ce forum qui sont décédées au Royaume-Uni.
"Nous avons tenté à plusieurs reprises d'établir un dialogue avec ce fournisseur de services", indique l'Ofcom dans un communiqué.
"Ayant reçu (...) des informations insatisfaisantes sur les mesures prises pour protéger les utilisateurs britanniques des contenus illégaux, nous avons aujourd'hui lancé une enquête pour savoir si le fournisseur se conforme à ses obligations légales", ajoute le régulateur.
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"Site horrible"
La loi britannique sur la sécurité en ligne ("Online safety act"), qui prévoit de nouvelles obligations pour les plateformes afin de protéger en particulier les mineurs, a été adoptée en 2023.
Dans le cadre de cette loi --comparable à la législation de l'UE sur les services numériques, le DSA--, l'Ofcom dispose de pouvoirs lui permettant d'agir contre les plateformes qui ne respectent pas les règles. L'enquête prévoit plusieurs étapes.
En cas de manquement avéré, les plateformes peuvent se voir imposer des amendes allant jusqu'à 18 millions de livres (environ 21 millions d'euros) ou d'un montant correspondant à 10% de leur chiffre d'affaires mondial.
Dans les cas les plus graves, les autorités peuvent demander aux fournisseurs d'accès de bloquer le site incriminé au Royaume-Uni.
La fondation Molly Rose, qui se bat contre les contenus nocifs auxquels sont exposés les jeunes en ligne, a appelé l'Ofcom à agir "rapidement et de façon décisive" contre le site.
"Nous nous félicitons que l'Ofcom ait pris de premières mesures pour sévir contre ce site horrible qui n'existe que pour aider les personnes vulnérables à mettre fin à leurs jours", a réagi Andy Burrows, directeur général de la fondation.
"Nous ne pouvons pas nous permettre de retarder la fermeture d'un site lié à la mort d'une centaine de personnes", a-t-il ajouté.
La fondation Molly Rose porte le nom d'une adolescente londonienne de 14 ans qui a mis fin à ses jours en 2017 après avoir été exposée à des milliers de contenus relatifs au suicide et à l'auto-mutilation.
Selon cette organisation, les 97 personnes décédées au Royaume-Uni avaient un lien avec le forum et avec Kenneth Law, un Canadien accusé d'avoir vendu des "kits de suicide".
Cet homme, dont le contact était selon la BBC "largement partagé" sur le forum, a été arrêté en mai 2023 au Canada et inculpé de 14 chefs d'accusation de meurtre avec préméditation.
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