La Haute autorité de santé (HAS) a annoncé vendredi 18 octobre 2024 son feu vert à la prise en charge d'un test salivaire pour diagnostiquer l'endométriose chez certaines femmes, via un dispositif dérogatoire, mais attend des résultats complémentaires avant un éventuel "remboursement large et pérenne".
La biotech lyonnaise Ziwig ayant désormais un protocole d'étude clinique jugé suffisamment solide, "la HAS se prononce en faveur d’une prise en charge financière dérogatoire d’Endotest", via un forfait dit "innovation", "pour permettre ainsi à certaines patientes d’y accéder le plus rapidement possible", indique-t-elle dans un communiqué.
"L’étude clinique menée à ce titre permettra de donner un accès précoce et sécurisé au test et de recueillir les données manquantes en vue d’une future évaluation pour une prise en charge de droit commun" et un éventuel "remboursement large et pérenne", a précisé la HAS.
La réalité de l'endométriose, c'est ça
"Résultats encourageants"
Car si ce test affiche "de premiers résultats cliniques encourageants et un caractère innovant, par sa nouveauté dans l’indication, son caractère non invasif et son potentiel à couvrir un besoin médical qui ne l’est pas", les données disponibles jusqu'alors étaient jugées "insuffisantes" par l'autorité sanitaire.
La HAS a donc "accompagné le fabricant afin qu’il élabore un protocole d’étude clinique suffisamment solide pour répondre aux exigences d’entrée" dans le forfait innovation, selon son communiqué.
Ce dispositif de prise en charge dérogatoire et temporaire vise à faciliter l'accès des patients à des technologies innovantes, en permettant une prise en charge financière dès la mise en place de l’étude clinique qui établira la preuve de son efficacité.
L'endométriose : ce que les autres pays ont à nous apprendre
Au gouvernement de valider
Concrètement, si l'avis de la HAS est suivi par le gouvernement, certaines femmes de plus de 18 ans, pour lesquelles une endométriose est fortement suspectée, pourront dans les prochains mois réaliser gratuitement ce test.
Une prise en charge conditionnée à la participation à l'étude clinique, qui permettra de statuer ou non en faveur d'un remboursement pérenne.
L'Endotest est vendu depuis près de deux ans dans une dizaine de pays d'Europe et du Moyen-Orient, "aux alentours de 1.000 euros", selon Ziwig.
Maladie chronique qui frappe environ une femme sur dix, l'endométriose se traduit habituellement par de fortes douleurs au moment des règles et/ou par des troubles de la fertilité.
Aujourd’hui encore, elle est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de sept années. Il n'existe jusqu'alors aucun traitement définitif de l'endométriose, même si l'hormonothérapie et/ou la chirurgie peuvent parfois endiguer son évolution.
Un traitement par ultrasons contre l'endométriose au CHU de Lyon