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COP16 biodiversité : que contient l'accord sur la sauvegarde de la nature scellé à Rome

La COP16 des Nations unies sur la biodiversité, a adopté jeudi à l'arraché un compromis sur le financement et le suivi des efforts de l'humanité pour stopper la destruction de la nature d'ici 2030. Voici les principaux points de l'accord.
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Lever les freins pour trouver 200 milliards de dollars par an 

Les 196 pays signataires (sans les Etats-Unis) de la Convention sur la diversité biologique (CDB) se sont engagés en 2022, par l'accord de Kunming-Montréal, à remplir 23 objectifs pour mettre fin aux destructions de la nature (déforestation, pollutions, surexploitation des ressources, etc.) qui menacent l'humanité et la vie sur Terre.

Pour y parvenir, l'un des objectifs prévoit de porter à 200 milliards de dollars par an d'ici 2030 les dépenses mondiales de protection de la nature.

Mais où trouver l'argent ? L'accord scellé à Rome prévoit une feuille de route sur cinq ans pour "évaluer et améliorer" les moyens de lever de l'argent à partir "de toutes les sources", publiques et privées. Avec des points d'étapes à chaque COP biodiversité, tous les deux ans. La COP17 aura lieu fin 2026 en Arménie.

Cela doit passer, entre autres, par renforcer la coopération entre les banques multilatérales, encourager la finance privée et philantropique, lever les obstacles techniques au développement de projets favorables à la nature et réduire les subventions aux formes d'agriculture néfastes pour l'environnement.

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Répartir plus justement les fonds avec les pays en développement

Sur les 200 milliards de dollars annuels, d'ici 2030, 30 milliards devront être fournis par les nations développées aux pays pauvres (contre environ 15 milliards en 2022). Mais la manière dont l'argent est distribué est au coeur d'une dispute historique entre eux.

L'accord de la COP16 renvoie à celle de 2028 le soin de décider s'il faut créer un nouveau fonds totalement dédié aux objectifs de la CBD et placé sous l'autorité des COP, comme le réclament avec force les pays africains. Ou si les instruments existants, comme le Fonds mondial pour l'Environnement (GEF en anglais), peuvent être réformés pour être plus accessibles et équitables.

Les pays riches -- menés par l'Union européenne, le Japon et le Canada -- sont hostiles à la multiplication des fonds, craignant une fragmention de l'aide au développement, un peu plus fragilisée par l'effacement américain en la matière.

Ils plaident pour renforcer plutôt l'actuel Fonds pour l'environnement mondial (FEM), qui chapeaute le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF,en anglais), un instrument "temporaire" créé en 2022 par l'accord de Kungming-Montréal et modestement doté (400 millions de dollars).

Rendre des comptes sur les efforts de protection de la nature

Un autre texte important était suspendu à l'obtention d'un accord sur la finance: celui qui prévoit un mécanisme de suivi crédible des efforts des pays pour remplir les 23 objectifs de Kunming-Montréal. 

Le plus emblématique vise à placer 30% des terres et mers dans des aires protégées, contre respectivement 17% et 8% actuellement, selon l'ONU. 

D'autres visent à restaurer 30% des terres dégradées (par la déforestation, l'urbanisation ou la pollution), à diminuer de moitié la diffusion des espèces invasives ou encore à réduire la pollution et les subventions néfastes.

Jeudi, les pays ont aussi adopté des règles et indicateurs fiables, censés vérifier d'ici la COP17 si les pays font bien chacun leur part des efforts prévus. 

Les pays avaient jusqu'à la COP16 pour publier leur stratégie nationale pour la biodiversité (NBSAP, en anglais), mais la plupart n'ont rendu qu'une copie incomplète. Laissant présager la nécessité de corriger le tir au prochain rendez-vous.

Grâce à ces règles, "nous avons donné des bras, des jambes et des muscles" à cette feuille de route, s'est félicitée Susana Muhamad, la ministre colombienne qui présidait la conférence.

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