Crédit : stockbusters / Adobe Stock

6 mois ferme requis contre un élève policier ayant fauché 5 personnes en état d'ivresse

Six mois de prison ferme et huit mois avec sursis ont été requis mardi par le parquet à l'encontre d'un élève policier qui avait fauché cinq personnes devant un bar près de Lille mi-février, alors qu'il conduisait en état d'ébriété.
À voir également sur Brut

Le jugement sera rendu le 20 mars.

"Il a pensé à lui en montant dans cette voiture et non aux risques qu'il faisait peser sur les autres (...). Il a eu de la chance de n'avoir tué personne", a déclaré la vice-procureure du tribunal de Lille Anne-Laure Le Galloudec durant son procès.

Elle a requis une peine de prison ferme aménageable sous bracelet électronique, une durée probatoire de deux ans pour le sursis et l'annulation du permis de conduire du prévenu de 23 ans.

Il était jugé pour "blessures involontaires" avec ITT (interruption temporaire de travail, NDLR) inférieure à trois mois par conducteur sous l'empire d'un état alcoolique. 

Nord : l'élève policier qui a fauché 5 personnes en voiture poursuivi pour "blessures involontaires"

Suspendu de l'école de police

Cet élève de l'École nationale de police de Roubaix-Hem - suspendu depuis l'accident - a percuté et blessé cinq personnes le 13 février peu avant minuit, en fonçant en voiture sur la terrasse du "High Bar", un bar-discothèque de Wasquehal, dans la banlieue lilloise, où il avait passé la soirée. 

A l'audience, le jeune homme a commencé par s'excuser auprès des victimes avant de réaffirmer qu'il s'agissait d'un "accident" et qu'il n'y avait eu aucun acte volontaire de sa part. 

Il a ensuite justifié la collision par "un coup de volant vers la droite" pour éviter de toucher une voiture stationnée sur le bas-côté. "J'ai essayé de freiner mais ça a été trop vite", a dit l'accusé qui a concédé s'être "peut-être trompé de pédales". 

S'il a reconnu que son ébriété avait pu "jouer un rôle" dans l'accident, il a néanmoins déclaré qu'il s'était senti apte à conduire au moment de prendre le volant.

Il avait pourtant un taux d'alcoolémie de 2,5g/L de sang au moment de son interpellation après les faits, a rappelé la vice-procureure. Soit cinq fois la limite autorisée pour prendre le volant.

Quatre victimes étaient présentes à l'audience, dont deux avec des béquilles et une avec un corset. "Je ne peux plus aller travailler, je ne peux plus m'occuper de mes enfants comme avant", a témoigné à la barre une femme blessée au genou, la voix tremblante. 

La direction du bar avait initialement parlé d'un acte délibéré. Mais le parquet de Lille avait ensuite estimé que les auditions des témoins semblaient exclure "toute difficulté ou altercation avec un client de l'établissement". 

A voir aussi