Ils empoisonnent un loup : prison avec sursis

Trois hommes ont été condamnés jeudi à des peines de prison avec sursis et un autre à une amende pour l'empoisonnement en mars 2022 d'un loup dans la Drôme.
Crédit : Alexas_Fotos / Pixabay

Trois hommes ont été condamnés jeudi à des peines de prison avec sursis et un autre à une amende par le tribunal correctionnel de Valence pour l'empoisonnement en mars 2022 d'un loup dans la Drôme, selon le jugement consulté vendredi par l'AFP.

Jugé coupable de destruction et transport illicites d'espèces protégées et usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques, le principal accusé, un jeune éleveur, a été condamné à un an de prison avec sursis, assortie d'une interdiction de chasse et d'une interdiction de port d'arme pendant cinq ans.

Deux autres hommes ont été condamnés à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour avoir aidé à transporter le cadavre du loup. En garde à vue, l'un des suspects avait avoué avoir empoisonné un gigot que le loup a mangé.

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"Une condamnation à la hauteur des faits"

Le loup avait été empoisonné au carbofuran, un insecticide toxique dont l'utilisation est interdite en France depuis 2008, a précisé l'association France Nature Environnement (FNE) Auvergne Rhône Alpes, qui s'était constituée partie civile, dans un communiqué.

Une quatrième personne a été reconnue coupable de la détention du produit phytopharmaceutique interdit et condamnée à payer une amende. Une cinquième personne a été relaxée.

La FNE a salué une "condamnation à la hauteur des faits", a indiqué la juriste Norma Jullien Cravotta, qui défendait l'association, ajoutant qu'il s'agit d'une décision rare.

Lors de l'audience, le ministère public avait requis huit mois de prison ferme contre le principal accusé.

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Un millier de loups en France

Ce dernier était référent loup/lynx local du réseau piloté par la direction départementale des territoires et l'Office français de la biodiversité, un réseau qu'il a admis avoir "rejoint pour l'infiltrer en vue d'obtenir des informations destinées au suivi et la préservation de ces espèces", avait indiqué le parquet lors de son interpellation en juin 2023. 

La France compte environ un millier de loups et le quota d'abattage est fixé à 19 % de la population recensée par an.

Les États membres de l'Union européenne ont donné fin septembre leur feu vert pour abaisser le statut de protection du loup, allant ainsi dans le sens des éleveurs malgré la levée de boucliers des associations environnementales.

Cette proposition doit encore être approuvée début décembre lors d'une réunion de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage, avant une éventuelle modification de la législation européenne. 

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