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Incendie meurtrier dans l'Hérault : début du procès de cinq responsables des pompiers

Le procès pour "homicide involontaire" et "blessures involontaires" de cinq anciens responsables des pompiers de l'Hérault s'est ouvert lundi à Béziers, huit ans après un incendie ayant fait un mort et trois blessés graves parmi les soldats du feu.
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Au premier rang de la salle du tribunal correctionnel, Lucas Canuel, l'un des trois pompiers survivant, a déposé sur une tablette la prothèse articulée de sa main droite. Puis il pose, sur la même tablette, ses mains amputées de tous leurs doigts.

Son visage, autour des yeux, et son nez, où manquent les narines, portent encore les stigmates des brûlures subies le 10 août 2016 lors de son intervention sur un feu de forêt entre Gabian et Roquessels, au nord de Béziers (Hérault).

Les deux autres survivants de cette dramatique intervention, Didier Bourdelier et David Fontaine, ont pris place à ses côtés.

Derrière eux, au second rang, la mère et le frère, pompier lui aussi, de Jérémy Beier, le pompier professionnel de 24 ans décédé de ses blessures après 42 jours de coma, suivent attentivement le début des débats, prévus jusqu'à jeudi.

De l'autre côté de la salle, cinq hommes âgés de 47 à 65 ans, dont l'ancien chef du service départemental d'incendie et de secours (Sdis) doivent répondre à des titres divers de la mort du jeune pompier professionnel et des blessures subies par ses coéquipiers.

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Un camion de pompier avec de multiples défaillances

Les quatre pompiers, qui avaient entre 22 et 24 ans, occupaient le "CCF3", l'un des quatre camions-citernes feu de forêt (CCF) d'un Groupement d'Intervention feux de forêts (GIFF) affecté sur le flanc gauche du feu.

Les quatre camions sont surpris dans une clairière par un brusque changement de direction de l'incendie. Les occupants des quatre camions ont alors cherché à enclencher leur système d'autoprotection, qui diffuse de l'eau autour du véhicule pour protéger ses occupants, mais celui du "CCF 3" ne s'est pas activé.

Encerclés par le feu, ses occupants ont quitté la cabine surchauffée et irrespirable, sans parvenir à trouver immédiatement refuge. Ils ont été  ensuite évacués par hélicoptère au service des grands brûlés de l'hôpital de Montpellier.

Les débats devraient en premier lieu évoquer les nombreuses défaillances du camion des victimes : radio en panne, système d'autoprotection non-fonctionnel, non-étanchéité de la cabine, absence de diffuseur d'air.

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