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Procès des viols de Mazan : derniers témoignages des enfants Pelicot

Florian, David et Caroline, les trois enfants du couple Pelicot, vont s'exprimer lundi au procès des viols de Mazan, qui a entamé sa dernière ligne droite concernant les faits, avant le début des plaidoiries.
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"Ça va être compliqué mais on reste combatif avec mon frère. J'en profite avec ce micro pour remercier toutes celles et ceux qui nous soutiennent dans ce procès et leur dire que ce soutien est vraiment essentiel", a déclaré David Pelicot, le fils aîné, à la presse, lors de l'interruption de séance à 12h00.

Si Florian et son ex-épouse Aurore étaient présents dès le début de la journée, à 09h00, Caroline, David et son épouse Céline sont eux arrivés en milieu de matinée. Gisèle Pelicot était elle attendue en début d'après-midi.

A la différence de Florian et David, Caroline avait été entendue dès la première semaine du procès, comme ses deux belles-sœurs. Des images des trois femmes nues, prises à leur insu, avaient été publiées par Dominique Pelicot sur les réseaux sociaux, ainsi que des photomontages à caractère pornographique.

Caroline pense avoir été également droguée par son père, avec le doute lancinant d'avoir elle aussi été violée dans son sommeil.

Mais Dominique Pelicot, celui qu'elle appelle désormais son "géniteur", a toujours nié ces faits : "Ce sera un de mes objectifs, de le faire parler là-dessus et de dire la vérité", a confié à l'AFP son avocate Béatrice Zavarro.

Avant l'audition des enfants Pelicot, annoncée en début d'après-midi, la cour criminelle de Vaucluse a entamé sa onzième semaine d'audience lundi matin par l'interrogatoire des quatre derniers des 51 accusés poursuivis pour avoir agressé sexuellement Gisèle Pelicot, préalablement sédatée aux anxiolytiques par son désormais ex-mari, qui la violait également.

Joseph C., retraité de 69 ans, a été le premier à s'exprimer à la barre, sur sa visite, la nuit du 9 au 10 juin 2020, au domicile des Pelicot à Mazan (Vaucluse). Contrairement à la plupart des 51 accusés, poursuivis pour viols aggravés, il est seulement jugé pour "atteinte sexuelle" pour des attouchements sur Gisèle Pelicot, faute d'avoir pu la pénétrer en l'absence d'érection.

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"Manque de discernement"


C'était "un peu glauque et c'était difficile d'avoir une érection. J'ai juste fait une caresse +libertine+ et suis parti", a expliqué ce célibataire adepte d'échangisme, estimant être resté "10 minutes" avant de "prendre (ses) jambes à son cou, sans se poser de question".

Cette nuit, il était présent en même temps qu'un autre accusé, Romain V., venu lui à six reprises entre 2019 et 2020 pour agresser sexuellement Gisèle Pelicot, sédatée et totalement inerte, comme l'a encore attesté une nouvelle vidéo projetée à l'audience.

"Si j'avais su ce qu'il faisait sur son épouse, c'est de l'atrocité, je serais allé le dénoncer", a affirmé Joseph C.

Après lui, Nicolas F., journaliste indépendant de 43 ans, a avoué, d'une voix fluide et claire, avoir "manqué de discernement et de force de caractère" lors de cette nuit du 14 au 15 janvier 2018. Jeudi, l'expert-psychologue Laurent Chaïb l'avait défini comme une "personnalité de type obsessionnel compulsif", ces personnes qui ont "tendance à réfléchir après coup" et qui "fonctionnent en mode automatique" sous la pression.  

Expliquant être allé à Mazan "pour une relation avec Monsieur Pelicot", sur qui il effectuera une fellation, il agressera cependant Gisèle Pelicot par plusieurs attouchements mais aussi des pénétrations digitales et un anulingus.

Egalement jugé pour détention d'images pédopornographiques, Nicolas F. aurait aussi proposé à une jeune fille de "soulager" son labrador, selon un mail de 2010. "Ce n'est pas moi. (...) Je ne suis pas attiré par la zoophilie ou la scatophilie", a-t-il assuré.

Après les auditions des enfant Pelicot, lundi en fin d'après-midi voire mardi, la cour devrait examiner les dossiers des deux derniers accusés, Philippe L., jardinier de 62 ans, et Boris M., salarié dans une entreprise de transport de 37 ans.

Puis le président Arata devrait donner une dernière fois la parole à Dominique et Gisèle Pelicot. 

A partir de mercredi sans doute, ce seront alors les plaidoiries des avocats des parties civiles, puis des deux représentants du ministère public, pour un réquisitoire initialement prévu sur deux jours.

La parole sera enfin donnée aux avocats des 51 accusés, pendant trois semaines, avec pour dernière intervention celle de Me Béatrice Zavarro, conseil de Dominique Pelicot.

Restera alors une semaine aux cinq magistrats professionnels de la cour pour délibérer, avec un verdict attendu le 20 décembre au plus tard.

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