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Procès des viols de Mazan: pas "d'abuseur sexuel" chez les sept derniers accusés selon l'expertise psychiatrique

Aucun des sept derniers accusés au procès des viols de Mazan n'a le profil d'un "abuseur sexuel", a affirmé mercredi l'expert psychiatre qui les a examinés. Ils ont pourtant "abusé" de Gisèle Pelicot, inconsciente, a rétorqué un des avocats de la victime, vidéos à l'appui.
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A la barre de la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon, le Dr Philippe Darbourg, 75 ans dont 40 ans d'expertise pour les tribunaux, a rendu compte de ses rapports concernant les sept derniers des 51 accusés de ce procès hors norme, ouvert depuis le 2 septembre.

Pour ces sept hommes âgés de 30 à 69 ans qu'il a rencontrés il y a près de trois ans, le médecin exclut la présence de troubles psychiques ayant aboli ou altéré leur discernement au moment des faits, ces actes sexuels commis sur Gisèle Pelicot, droguée à son insu par son désormais ex-mari, Dominique Pelicot.

Il "n'y a pas de signes qui en feraient des abuseurs sexuels", insiste le psychiatre, résumant les sept entretiens.

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"Est-ce que pour être défini comme un abuseur sexuel, il est nécessaire d'avoir un passif ?"

Mais Me Stéphane Babonneau, un des avocats de Gisèle Pelicot, rejette clairement cette analyse, à l'aune des faits reprochés aux accusés, dont le médecin n'était pas forcément au courant.

"Est-ce que pour être défini comme un abuseur sexuel, il est nécessaire d'avoir un passif, d'être taraudé par des frustrations ?", interroge l'avocat, rappelant que plusieurs accusés ont affirmé "ne pas être un violeur" et qu'ils pourraient s'appuyer sur ces conclusions psychiatriques pour conforter leur défense. 

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"Sur le plan clinique, je recherche ce qui peut être la cause de ces abus, à travers des dispositions psychiques ou pathologiques qui seraient repérables", lui répond le médecin. "Je n'en ai pas trouvé" chez ces sept accusés, répète-t-il. 

"Il y a tout de même un contraste entre votre prise de position et l'image du pénis dans la bouche de Mme Pelicot inconsciente", relève Me Babonneau, évoquant un des accusés, Charly A., "venu six fois" au domicile du couple Pelicot à Mazan (Vaucluse).

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L'expert de convenir alors qu'il serait sans doute préférable d'utiliser le terme de "prédateur sexuel" plutôt que celui d'"abuseur", pour ces personnes à la recherche "systématique" de victimes et présentant un trouble psychopathique.

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