Jean-Marie Villemin préface une BD consacrée à l'affaire du Petit Grégory

Le père de Grégory, tué à 4 ans, préface la bande dessinée "Grégory" qui revient sur l'enquête judiciaire non élucidée.

"À 66 ans, je ne suis pas endurci. Au contraire"

"Je ne suis pas endurci", affirme Jean-Marie Villemin, le père de Grégory, tué à 4 ans, dans la préface d'une bande dessinée publiée jeudi, 40 ans après cet assassinat, l'une des plus célèbres affaires criminelles en France.

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"À 66 ans, je ne suis pas endurci. Au contraire, l'émotion est à fleur de peau et j'ai souvent pleuré en découvrant ces pages, et Christine aussi, tant elles retracent avec justesse la période la plus noire de notre vie", écrit-il.

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La BD "Grégory" est publiée aux éditions Les Arènes, avec Pat Perna au scénario et Christophe Gaultier au dessin.


Elle alterne entre des scènes de l'homicide et du début de l'enquête, et d'autres de la comparution en cour d'assises, en 1993, de Jean-Marie Villemin, pour le meurtre en 1985 de son cousin Bernard Laroche, dont il reste convaincu qu'il est l'assassin de Grégory.

"Nous étions perdus, au fond du gouffre, sans aucun soutien"

"Je me demande comment nous avons survécu. Nous étions perdus, au fond du gouffre, sans aucun soutien, ballottés par les événements et une justice erratique. Je nous revois, si jeunes et sans aucune autre expérience de la vie que celle d'un couple de 24 et 26 ans, ayant quitté l'école à 16 ans", poursuit le père.

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"J'ai pris la vie de mon cousin, je resterai à jamais un assassin. Je le regrette tant", ajoute-t-il. "Car il faut vivre après avec ce poids-là. J'ai mûri, j'ai appris, je me suis apaisé et je sais le prix de la douleur et des larmes".


Aujourd'hui, "des policiers, des magistrats ou des journalistes, qui ont approché le dossier de près, et qui pour certains l'ont dévasté, s'expriment sans scrupule ni honte et en profitent pour dire n'importe quoi", déplore Jean-Marie Villemin.


Il rend hommage à sa femme, inculpée dans ce dossier par un premier juge d'instruction, puis entièrement mise hors de cause par un deuxième juge.


"C'est une grande brûlée des médias. Christine ne peut plus supporter cette curiosité qui nous a fait tant de mal", explique-t-il.


L'affaire est toujours en cours d'instruction, pour éclaircir les faits du 16 octobre 1984.

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