Soupçons de soumission chimique : confrontation entre le sénateur Guerriau et la députée Josso

Le sénateur Joël Guerriau doit être confronté ce mercredi 6 novembre 2024 à la députée Sandrine Josso, qui l'accuse de l'avoir droguée afin de l'agresser sexuellement.
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Le sénateur Joël Guerriau est arrivé mercredi 6 novembre 2024 au tribunal de Paris pour être confronté à la députée Sandrine Josso, qui l'accuse de l'avoir droguée afin de l'agresser sexuellement l'an dernier, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le sénateur, suspendu de son parti Horizons, est mis en examen depuis le 17 novembre 2023 pour "administration à une personne, à son insu, d'une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes pour commettre un viol ou une agression sexuelle". Il est également poursuivi pour "usage et détention de stupéfiants", et placé sous contrôle judiciaire.

Cette affaire a mis en lumière le fléau de la soumission chimique jusque dans les hautes sphères du monde politique.

388 ng/ml d'ecstasy dans le sang

Le 14 novembre, Sandrine Josso, députée MoDem de Loire-Atlantique, s'était rendue au domicile parisien de son "ami politique", comme elle l'a décrit devant les magistrats, qui célébrait sa réélection.

Seule invitée, elle en était ressortie avec 388 ng/ml d'ecstasy dans le sang, d'après les analyses toxicologiques dont l'AFP a eu connaissance mercredi. Une dose bien supérieure à la quantité dite récréative.

Ces analyses montraient aussi une absence de stupéfiants pendant les sept mois qui ont précédé cette soirée. Comment Mme Josso s'est-elle retrouvée, ce soir-là, avec autant d'ecstasy dans le sang ?

Dans ce dossier, l'absorption de drogue et ses effets délétères sur Mme Josso, qui souffre un an après d'un stress post-traumatique, ne semblent pas discutés. Tout l'enjeu repose sur l'intention.

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Des consultations en ligne autour du viol

La confrontation mercredi, devant un juge d'instruction, devrait notamment porter sur des recherches suspectes retrouvées sur le téléphone de Joël Guerriau : l'expertise de son mobile a révélé des consultations en ligne autour du viol et des drogues le 9 octobre 2023, près d'un mois avant les faits dénoncés par Sandrine Josso (MoDem), d'après des éléments de l'enquête dont l'AFP a eu connaissance.

La vingtaine de recherches, parmi lesquelles "point de vente GHB" ou "GHB effets lendemain", alourdissent les suspicions à son encontre.

Lui conteste les accusations. 

À Ouest-France, fin septembre, il a affirmé avoir effectué ces recherches après avoir entendu parler d'une "relation proche de quelqu'un de mon entourage" qui avait perdu connaissance.

Depuis sa mise en examen et sa supension de son parti Horizons et de son groupe parlementaire Les Indépendants-République et Territoires en novembre 2023, le parlementaire n'est plus apparu au Sénat.

Fin septembre 2024, il a annoncé se mettre "en retrait" des travaux parlementaires et quitter ses fonctions exécutives "à la demande" du président du Sénat.

Il a toutefois exclu de démissionner, dans un entretien accordé à Ouest France fin septembre.

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