Un an de prison avec sursis pour un policier antidrogue soupçonné d'avoir aidé un narcotrafiquant

Crédit : Adobe Stock
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mercredi Christophe D., policier de l'Office anti-stupéfiants (Ofast), à un an de prison avec sursis pour avoir transmis des "informations confidentielles" sur un narcotrafiquant en fuite à Dubaï à un proche de ce dernier.
À voir également sur Brut

"Il s'agit de faits graves qui portent atteinte à l'honneur et à la probité de la profession de policier", a déclaré la présidente du tribunal qui a également condamné le prévenu à une interdiction d'exercer durant un an. 


Interpellé en janvier, Christophe D. comparaissait pour violation du secret de l'instruction relatif à une affaire de criminalité organisée, violation du secret professionnel et détournement du fichier des personnes recherchées (FPR).

À Saint-Ouen, des classes de maternelle déménageront à la fin du mois à cause du trafic de drogues

Pendant son réquisitoire, le procureur de la République avait fustigé "la trahison de secrets importants au bénéfice du crime". Dans cette affaire, avait-il ajouté, "la pêche aux sources je n'y crois pas".

"Il y a des règles à respecter"

"Il y a des règles à respecter", avait expliqué le magistrat, notamment en faisant des "notes écrites" à sa hiérarchie. 

Le prévenu avait nié les faits pendant son procès, expliquant qu'il avait juste cherché à recruter "une source". "La gestion d'une source c'est compliqué, c'est très complexe", avait-il dit en soulignant que ces échanges c'était "du donnant-donnant".

Deux policiers de l'office antistupéfiants mis en examen pour trafic de stupéfiants et blanchiment

"Vous avez assuré une impunité à un trafiquant et aucune information n'a été donnée en échange", a pour sa part contesté la présidente du tribunal.

L'enquête avait débuté après un signalement de l'office anti-stups au parquet de Paris sur "des faits suspects" concernant un major qui "travaillait depuis longtemps à l'Ofast".

Les investigations ont "permis d'établir que ce policier avait révélé à X, proche du narcotrafiquant Y, des informations confidentielles relatives à une enquête préliminaire de la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de Paris" sur ce narcotrafiquant.

Le policier avait notamment fourni des informations sur les identités d'emprunt utilisées par Y pour voyager sans être inquiété par les forces de l'ordre.

Christophe D. n'a pas réagi à l'annonce de sa condamnation et a quitté la salle accompagné par une dizaine de collègues policiers. 

A voir aussi