"Il s'agit de faits graves qui portent atteinte à l'honneur et à la probité de la profession de policier", a déclaré la présidente du tribunal qui a également condamné le prévenu à une interdiction d'exercer durant un an.
Interpellé en janvier, Christophe D. comparaissait pour violation du secret de l'instruction relatif à une affaire de criminalité organisée, violation du secret professionnel et détournement du fichier des personnes recherchées (FPR).
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Pendant son réquisitoire, le procureur de la République avait fustigé "la trahison de secrets importants au bénéfice du crime". Dans cette affaire, avait-il ajouté, "la pêche aux sources je n'y crois pas".
"Il y a des règles à respecter"
"Il y a des règles à respecter", avait expliqué le magistrat, notamment en faisant des "notes écrites" à sa hiérarchie.
Le prévenu avait nié les faits pendant son procès, expliquant qu'il avait juste cherché à recruter "une source". "La gestion d'une source c'est compliqué, c'est très complexe", avait-il dit en soulignant que ces échanges c'était "du donnant-donnant".
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"Vous avez assuré une impunité à un trafiquant et aucune information n'a été donnée en échange", a pour sa part contesté la présidente du tribunal.
L'enquête avait débuté après un signalement de l'office anti-stups au parquet de Paris sur "des faits suspects" concernant un major qui "travaillait depuis longtemps à l'Ofast".
Les investigations ont "permis d'établir que ce policier avait révélé à X, proche du narcotrafiquant Y, des informations confidentielles relatives à une enquête préliminaire de la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de Paris" sur ce narcotrafiquant.
Le policier avait notamment fourni des informations sur les identités d'emprunt utilisées par Y pour voyager sans être inquiété par les forces de l'ordre.
Christophe D. n'a pas réagi à l'annonce de sa condamnation et a quitté la salle accompagné par une dizaine de collègues policiers.