En 2025, le chèque énergie ne sera plus envoyé automatiquement aux ménages éligibles

Les règles d'attribution du chèque énergie vont changer : le chèque ne sera plus envoyé automatiquement en 2025.
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Le chèque énergie concerne 5,5 millions de ménages

Interrogé par l'AFP, Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, a regretté le changement de règles d'attribution du "chèque énergie" pour les 5,5 millions de ménages qui en bénéficient, prédisant "un taux de non recours de 50%, voire plus, à l'heure où la précarité énergétique augmente".

Discours de Barnier: la hausse anticipée du Smic saluée par des syndicats qui restent prudents

En effet, le chèque énergie ne sera plus versé automatiquement selon le projet de loi de finances présenté par le gouvernement de Michel Barnier. Jusqu'ici, le chèque est envoyé de manière automatique aux ménages éligibles.

Le chèque s'appuyait sur la taxe d'habitation, qui a été supprimée. Pour identifier les ménages éligibles, l'administration française va recouper deux informations : le revenu fiscal de référence du foyer et le point de livraison électrique du logement.

"Il n'y a aucune mesure à la hauteur de la crise du logement", a commenté de son côté Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale de l'habitat (USH), qui représente les bailleurs sociaux.

"Sur la rénovation énergétique des logements sociaux, l'aide passe de 1,2 milliard sur 3 ans à 350 millions en 2 ans, c'est un projet de loi de finances qui ne peut pas rester en l'État", a-t-elle ajouté. 

L'USH regrette aussi le maintien de la "réduction de loyer de solidarité" (RLS), qui ponctionne 1,3 milliard d'euros par an sur la trésorerie des organismes HLM. 


       
Une réduction de la subvention versée par l'Etat pour financer MaPrimerénov'

La subvention versée par l'Etat pour financer MaPrimerénov', principale aide publique à la rénovation énergétique des logements, s'élèvera à 2,3 milliards d'euros en 2025, contre 4 milliards annoncés pour 2024, selon le projet de loi de finances présenté jeudi.

Des hausses d'impôts ciblées et "temporaires" à prévoir en 2025

Il s'agit d'un retour au budget accordé en 2023, dans un contexte où le nombre de logements rénovés avait diminué de 7% cette année-là, selon l'Agence nationale de l'habitat (Anah).

Les autorisations d'engagement dédiés à l'hébergement d'urgence restent stables, à 2,9 milliards d'euros, tandis que le ministère annonce la préservation des 203.000 places d'hébergement d'urgence, un niveau historiquement élevé. 

Aucune trace cependant des 120 millions d'euros promis en janvier par l'ex-ministre délégué au Logement Patrice Vergriete pour renforcer le système d'hébergement d'urgence.

En recherche, les crédits alloués aux programmes de la politique de la ville passent de 639 millions en 2024 à 549 en 2025, soit une baisse de 14%.

En matière fiscale, le prêt à taux zéro (PTZ) sera étendu "sur tout le territoire pour les primo-accédants" afin de faciliter l’accession à la propriété, comme l'avait annoncé le Premier ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale. Les modalités n'ont pas été précisées, notamment l'éligibilité ou non des maisons neuves, jusqu'ici exclues.

Selon des éléments fournis à la presse, ce budget "élaboré dans un cadre contraint" a toutefois "vocation à être amélioré lors de la discussion parlementaire pour tenir compte des annonces du Premier ministre lors de son discours de politique générale".

Interrogé par l'AFP, Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, a déploré la stabilité du budget dédié à l'hébergement dans un contexte inflationniste, craignant une "dégradation des services et des prestations d'accompagnement".


Il a également regretté le changement de règles d'attribution du "chèque énergie" pour les 5,5 millions de ménages qui en bénéficient, prédisant "un taux de non recours de 50%, voire plus, à l'heure où la précarité énergétique augmente".


"Il n'y a aucune mesure à la hauteur de la crise du logement", a commenté de son côté Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale de l'habitat (USH), qui représente les bailleurs sociaux.


"Sur la rénovation énergétique des logements sociaux, l'aide passe de 1,2 milliard sur 3 ans à 350 millions en 2 ans, c'est un projet de loi de finances qui ne peut pas rester en l'État", a-t-elle ajouté. 


L'USH regrette aussi le maintien de la "réduction de loyer de solidarité" (RLS), qui ponctionne 1,3 milliard d'euros par an sur la trésorerie des organismes HLM. 


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© Agence France-Presse

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