"Je lis ici et là que nous serions fébriles. Personnellement, je ne le suis pas, mais je comprends qu'on puisse l'être : avec l'exécution provisoire, les juges ont un droit de vie ou de mort sur notre mouvement", a commenté la cheffe de file du Rassemblement national dans La Tribune Dimanche.
"Je ne crois pas qu'ils iront jusque là", a-t-elle ajouté, dans une de ses rares expressions publiques sur cette échéance.
À la surprise générale, l'accusation a requis en novembre à l'encontre de la triple candidate malheureuse à la présidentielle une peine de cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire (s'appliquant immédiatement, même en cas d'appel) en plus de cinq ans de prison dont deux fermes (une peine aménageable), et 300.000 euros d'amende.
Le jugement de lundi pourrait donc bouleverser sa carrière politique et l'empêcher de se présenter en 2027.
Procès du RN: les peines requises à l'encontre des 24 coprévenus de Marine Le Pen
"Profondément antidémocratique"
"Si je suis interdite de me présenter avec exécution provisoire, c'est-à-dire avec l'impossibilité en réalité que mon appel puisse avoir une influence sur la décision qui a été prise, ce serait incontestablement une décision profondément antidémocratique", avait récemment estimé Marine Le Pen, assurant qu'elle ferait dans ce cas, malgré tout, appel de la décision.
Aux yeux du reste de la classe politique, ce jugement n'est pas non plus sans conséquences pour l'avenir.
Le patron du PS Olivier Faure et le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, ont estimé samedi que la leader d'extrême droite ne devait pas être "au-dessus des lois" et bénéficier d'un traitement judiciaire spécial.