"Les députés RN se font aujourd'hui complices de la nomination à la présidence du Conseil constitutionnel d'un compagnon de route d’Emmanuel Macron, ayant milité pendant près de 40 ans au sein de l’aile gauche du PS", a déploré sur X Laurent Wauquiez, le patron des députés LR qui a appelé à voter contre la candidature de Richard Ferrand.
"Ça sent la magouille", s'est insurgé le député LR Julien Dive, qui a battu de justesse un rival du RN lors des législatives anticipées dans sa circonscription de l'Aisne, évoquant même une "collusion".
"L'extrême droite, le parti du système"
A gauche, les réactions ont été tout aussi virulentes : "Quel est leur accord secret ?", s'est interrogée Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, accusant Richard Ferrand d'avoir été "parrainé" par Marine Le Pen.
"Ferrand est donc président du Conseil constitutionnel (...) au prix d’un marchandage avec le RN", s'est indigné le chef des communistes Fabien Roussel. "Pour dégoûter les Français des institutions, rien de mieux", a-t-il déploré.
La sénatrice écologiste Mélanie Vogel a, pour sa part, demandé au président Emmanuel Macron de "ne pas procéder à la nomination" et de "venir avec un autre candidat au profil sérieux, au-dessus de tout soupçon de partialité".
Le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, a estimé que la désignation de M. Ferrand est "la preuve ultime qu'aujourd'hui l'extrême droite n'est plus le parti anti-système mais le parti du système", assurant ne "pas croire pas un seul instant que le RN ait fait ça de manière gratuite".
Au coeur des soupçons, l'avenir politique de Mme Le Pen qui pourrait, en partie, se jouer au Conseil constitutionnel.
La cheffe des députés RN pourrait, en effet, se voir frappée d'inéligibilité dans l'affaire des assistants parlementaires, pour laquelle une décision est attendue fin mars. Or dans un autre cas mais qui pourrait faire jurisprudence, le Conseil constitutionnel doit très prochainement se prononcer sur la conformité à la loi fondamentale de l'exécution provisoire d'une telle peine, c'est-à-dire qu'elle s'applique dès la condamnation, malgré la possibilité de faire appel.