Rassemblement national : Andréa Kotarac, porte-parole de Marine Le Pen, lui aussi payé par le Parlement européen

Crédit : @andrea.kotarac / instagram
Pendant la campagne de la présidentielle de 2022 en France, le porte-parole du Rassemblement national (RN) Andréa Kotarac a cumulé des fonctions dans le parti et son poste d'assistant d'eurodéputé sans demander l'autorisation du Parlement européen, ont indiqué des sources au sein de l'institution, confirmant une information de Mediapart.
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Les règles du Parlement européen (PE) prévoient pourtant une procédure d'autorisation pour la participation d'un assistant parlementaire à une campagne électorale, "à titre strictement personnel" et en "dehors des heures de travail"

Député européen et porte-parole de Marine Le Pen

D'après Mediapart, de novembre 2021 à décembre 2022, M. Kotarac était à la fois assistant du député européen Hervé Juvin et porte-parole de Marine Le Pen puis du parti.

Selon une source au sein du PE, seuls quatre jours de congés ont été déposés pendant l'entre-deux-tours de la présidentielle française, et pas une demande d'autorisation plus large pour cumuler ces fonctions.

Mediapart affirme que le contrat d’assistant parlementaire d’Andréa Kotarac correspondait à un "temps partiel à trois quarts temps" auprès de l'eurodéputé Hervé Juvin. Le journal évalue la rémunération d'un tel poste à 3.750 euros brut par mois.

Inéligibilité immédiate pour Marine Le Pen, condamnée à deux ans de prison ferme

Une source au PE souligne la difficulté de cumuler cette fonction avec celle, chronophage, de porte-parole pendant une présidentielle.

Contacté, le Parlement européen n'a pas voulu faire de commentaire sur des "cas individuels".

Mais selon son service de presse, "il est utile de rappeler que selon les règles applicables au sein des Institutions européennes, l'administration du Parlement est tenue, lorsqu'elle reçoit des indications sérieuses selon lesquelles des fonds ont été indûment versés, de procéder à un audit financier du cas en question, de demander des éclaircissements au député concerné et de récupérer l'argent indûment perçu si aucune preuve de dépenses conformes n’est fournie".

"Il ne s'agit pas d'une enquête et cela ne remplace aucune procédure ou enquête judiciaire", précise l'institution.

Le RN n'avait pas réagi dans l'immédiat.

Cinq ans d'inéligibilité immédiate

Mediapart publie cet article alors que Marine Le Pen et le RN ont fait appel dans l'affaire des assistants parlementaires européens.

Procès du RN: les peines requises à l'encontre des 24 coprévenus de Marine Le Pen

En première instance, Marine Le Pen a été condamnée le 31 mars à cinq ans d'inéligibilité immédiate et quatre ans de prison dont deux ferme aménagés sous bracelet, le tribunal ayant estimé qu'elle était au "cœur" du système de détournements de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l'argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d'euros, entre 2004 et 2016.

L'écrasante majorité des prévenus avaient clamé leur innocence dans cette affaire. 

Le procès en appel est prévu au premier semestre 2026 avec une décision à l'été 2026.

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