"La mention de l’enfance a complètement disparu des attributs des différents ministères", regrette Florine Pruchon, coordinatrice de la Dynamique des Droits de l'enfant, alors que la protection de l'enfance est en "crise" et que la pauvreté infantile "augmente".
En France, un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, 160.000 sont victimes de violences sexuelles chaque année, et à Mayotte plus d’un habitant sur deux est un enfant, selon le communiqué.
"Une véritable priorité nationale"
"Il faut que l’enfance devienne enfin une véritable priorité nationale et une politique publique à part entière", insiste Mme Pruchon, également responsable de SOS Villages d’Enfants, citée dans le communiqué.
"Seule la création d’un ministère de l’Enfance, avec une place centrale au sein du gouvernement et des moyens humains et financiers dédiés, pourra assoir une politique interministérielle en faveur des enfants et des jeunes qui soit transversale, cohérente et intégrée", selon la dynamique, qui porte la voix de ces associations ou collectifs engagés dans l'enfance -Cnape, Cofrade, Apprentis d'Auteuil, Fondation pour l'Enfance...- auprès des pouvoirs publics.
Des comités interministériels deux fois par an
Ils réclament également "la reprise des comités interministériels dédiés à l’enfance deux fois par an", et "la création d’une délégation parlementaire aux droits des enfants au Sénat".
Mardi, des acteurs engagés dans la lutte contre les violences sexuelles, comme Face à l'Inceste et Les Papillons, avaient déjà déploré l'absence de ministère dédié à l'Enfance dans le gouvernement dont la composition avait été dévoilée la veille.
La ministre déléguée sortante chargée de la Famille et de la Petite enfance Agnès Canayer n'a pas été reconduite et la question de l'enfance ne figure pas dans l'intitulé du "super ministère" du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles dirigé par Catherine Vautrin.
Lors de la cérémonie de passation de pouvoir mardi à Paris, Catherine Vautrin a évoqué dans son discours le sujet de la "petite enfance" et de la "protection sociale de l'enfance", sans entrer dans plus de détails.