Ce qui change pour la formation des enseignants

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La réforme de la formation initiale des enseignants, présentée vendredi par François Bayrou et Elisabeth Borne, prévoit plusieurs changements pour les aspirants professeurs dans le premier degré (écoles maternelles et élémentaires) et le second degré (collèges et lycées).
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Un concours à bac + 3...

La réforme prévoit de ramener les concours enseignants à bac+3 au lieu de bac+5 aujourd'hui. Un concours de recrutement sera organisé en fin de licence, pour les enseignants du premier degré comme du second degré.

Cette réforme sera mise en œuvre dès l'année prochaine avec un premier concours rénové au printemps 2026. Les deux concours (en fin de M2 et fin de L3) coexisteront dans un premier temps aux printemps 2026 et 2027, avant la disparition du concours en fin de M2 en 2028. 

Actuellement, pour enseigner dans le premier degré, il faut passer le concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE), accessible après un master (bac+5), avant d'être stagiaire pendant un an puis titulaire. Dans le second degré, il faut obtenir le concours du Capes (Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré), également accessible après un master (ou l'agrégation, qui ne sera pas concernée par la réforme, après un master aussi).

Bayrou et Borne relancent la réforme de la formation des enseignants

... Puis deux années de formation

Une fois le concours en poche, les futurs enseignants suivront désormais une formation professionnalisante en deux ans, en master 1 puis master 2, moyennant une rémunération. Ils deviendront élèves fonctionnaires en M1 et toucheront 1.400 euros nets, puis fonctionnaires stagiaires en M2 et gagneront 1.800 euros nets, dans le premier comme le second degré. 

En échange, ils devront s'engager à exercer le métier de professeur pendant une période de quatre ans.

En M1, ils passeront un tiers du temps, soit près de 12 semaines, en stage d'observation à la pratique accompagnée (accueillis par des enseignants dans leurs classes), puis enseigneront 50% du temps en M2 (en stage en responsabilité).

Le coût supplémentaire lié la mise en place de cette réforme est estimé à 26 millions d'euros en 2026, 294 millions en 2027 et environ 500 millions par an à partir de 2028.

Une nouvelle licence

Pour préparer le concours du premier degré, une licence spécifique de préparation au professorat des écoles sera mise en place à partir de la rentrée 2026. Emmanuel Macron avait dit à ce sujet vouloir faire des "écoles normales du XXIe siècle".

Le contenu de cette formation est "en cours de concertation", indique-t-on de source gouvernementale. Cette "licence professorat des écoles" (LPE) contiendra à la fois des enseignements disciplinaires et pratiques, avec "au moins 10 semaines consacrées à l'apprentissage au sein d'écoles", et, côté théorique, une priorité donnée à l'"appropriation des savoirs fondamentaux et de l'ensemble des disciplines dispensées dans le 1er degré".

Les titulaires d'autres licences "pourront aussi passer le concours", mais avec des épreuves en plus, explique-t-on.

Actuellement, les aspirants professeurs des écoles peuvent suivre n'importe quelle licence puis préparer le concours via un master MEEF (Métiers de l'enseignement, de l'education et de la formation), dispensé au sein d’un Institut national supérieur du professorat et de l'éducation (Inspé). Pour le second degré, ils suivent une licence dans leur discipline puis peuvent aussi suivre un master MEEF. 

Les licences disciplinaires intègreront désormais des modules spécifiques pour préparer le concours en fin de L3 dans le second degré.

Les masters MEEF disparaîtront progressivement d'ici 2027, remplacés par les nouveaux masters.

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