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LGV Sud-Ouest : nouvelle mobilisation des opposants, revigorés par l'arrêt de l'A69

Une nouvelle mobilisation contre la future ligne à grande vitesse entre Bordeaux, Toulouse et Dax est organisée ce week-end en Gironde par des opposants revigorés par l'arrêt récent, sur décision de justice, du chantier de l'autoroute A69.
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Quelques centaines de personnes sont attendues à Bernos-Beaulac (Gironde), aux confins de la forêt landaise, où doit être construit un embranchement ferroviaire pour relier les deux tronçons de la LGV, Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.

Les opposants, dont des parlementaires LFI, Verts et plusieurs maires ruraux, socialistes ou sans étiquette, ont programmé de vendredi à dimanche des promenades accompagnées de naturalistes, des échanges sur les questions juridiques et des ateliers pour apprendre à grimper aux arbres, sans manifestation.

Pour Pauline Dupouy, l'une des portes-paroles de l'association LGV Ni Ici ni Ailleurs, ce territoire où coule la rivière Ciron, "concentre sur un kilomètre carré 70% de la biodiversité présente en France".

Les opposants ont déposé un référé-suspension devant le tribunal administratif de Bordeaux, qui l'examinera le 4 avril, contre les travaux lancés ces derniers mois au sud de la capitale girondine, tandis qu'un recours visant le début du chantier côté toulousain sera examiné dans les "prochains mois" par celui de Toulouse.

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Relier Toulouse à Paris en 3h10

"On a aujourd'hui un tribunal administratif qui prend enfin la pleine mesure de ce qu'est la protection de la biodiversité", s'est félicité Jean Olivier, représentant des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, évoquant la récente annulation par la justice de l'autorisation de l'A69 en Occitanie.

"On a encore plus d'arguments : cette LGV n'a clairement pas de raison impérative d'intérêt public majeur, ils n'ont pas recherché d'alternatives, pas fait les études d'impact, ni pris les mesures de compensation qui s'imposaient. C'est évident que le projet sera jugé illégal", estime le militant.

D'un coût évalué en 2020 à 14 milliards d'euros, la ligne doit relier, en 2032, Toulouse à Paris en 3h10, gagnant une heure sur l'itinéraire actuel. Un embranchement traversant l'est de la forêt landaise doit rallier Dax à Bordeaux en 20 minutes de moins et, un jour, permettre des liaisons directes avec l'Espagne.

Pour ses promoteurs, dont les deux présidents de région socialistes Alain Rousset (Nouvelle-Aquitaine) et Carole Delga (Occitanie), cet "investissement pour le siècle" permettrait de "sortir" de la route les 10.000 camions qui remontent chaque jour d'Espagne, en libérant les lignes existantes pour le fret.

Les opposants — élus locaux, habitants, sylviculteurs ou viticulteurs — dénoncent un projet "mortifère" pour l'environnement et réclament la rénovation des lignes existantes.

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