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Olivier Grondeau, détenu français en Iran, sort de l'anonymat et confie son "épuisement"

Olivier Grondeau, Français détenu en Iran depuis plus de deux ans, a décidé lundi de révéler son identité, soulignant son "épuisement" et celui de ses deux compatriotes eux aussi emprisonnés par la République islamique.
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La sortie de l'anonymat d'Olivier Grondeau a précédé de quelques heures l'annonce par sa famille de la libération de la Germano-Iranienne Nahid Taghavi, après quatre ans de détention. Et elle suit de quelques jours la sortie de prison et le retour chez elle d'une journaliste italienne, Cecilia Sala.

Une série d'annonces qui intervient alors que des pourparlers sur le programme nucléaire iranien doivent se tenir lundi en Suisse, entre d'un côté Téhéran et de l'autre la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Olivier Grondeau, que ses proches présentent comme un voyageur amateur de poésie, a été arrêté à Chiraz (sud) en octobre 2022. Il a été condamné à cinq ans de prison pour "complot contre la République islamique", a expliqué sa mère Thérèse Grondeau sur la radio publique France Inter.

Révéler son identité, "c'est une grosse prise de risque, beaucoup de stress. Il avait très peur de revenir à l'isolement qu'il a très mal vécu en début d'incarcération", a souligné Tristan, un de ses amis.

Mais "sa santé déclinant chaque jour, il a pris sur lui de prendre cette décision de médiatiser son cas, à l'instar des autres familles d'otages".

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"Je suis innocent"

"C'est quoi le retour ? C'est un vieux rêve qui ne suffit plus à donner du sens à cette veille épuisante. Je suis vraiment très fatigué", souffle Olivier Grondeau dans un texte prononcé au téléphone et sur France Inter.

"Vous qui avez le pouvoir d'influer sur cette affaire, entendez cette vérité. Les forces de Cécile, les forces de Jacques, les forces d'Olivier s'épuisent", ajoute-t-il, en référence à ses deux compatriotes Cécile Kohler et Jacques Paris, également détenus en Iran depuis 2022.

"Ma responsabilité, c'est qu'un récit survive. Vous, votre responsabilité, elle est engagée dans la survie de trois êtres humains", conclut-il.

"Je prends la parole depuis ma cellule de la prison centrale de Téhéran", dit-il aussi sur une autre partie du message, diffusé cette fois sur France Info. "Je suis innocent. Tous ici me savent innocent".

L'Iran, qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par leurs soutiens et des ONG de s'en servir comme monnaie d'échange dans des négociations d'Etat à Etat.

Vendredi dernier, Paris avait convoqué l'ambassadeur iranien à Paris pour dénoncer la situation des "otages d'Etat" français détenus selon elle par la République islamique.

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Coup diplomatique de Rome

"Il lui a été réitéré avec la plus grande fermeté notre exigence de libération immédiate des ressortissants français otages d'État" de Téhéran, dont la situation est "insupportable, avec des conditions de détention indignes qui, pour certaines, relèvent en droit international de la torture", avait estimé le ministère des Affaires étrangères.

Il avait "recommandé aux ressortissants français de ne pas se rendre en Iran" et à ceux qui y sont déjà d'en partir "en raison des risques d'arrestation et de détention arbitraire".

Avec beaucoup de dignité, ses proches ont décrit lundi le moral en berne d'Olivier Grondeau. 

"Il y a eu un premier temps qui était le temps diplomatique pendant lequel on a laissé faire, rien ne s'est passé. Après il y a eu le temps d'Olivier, de réflexion. Et puis, maintenant, c'est le temps des médias", a expliqué sa mère.

Selon elle, son fils a été retenu 72 jours en garde à vue au début de l'affaire, une période pendant laquelle "on n'a eu absolument aucune nouvelle, puisque les Iraniens n'ont pas contacté l'ambassade, contre toutes les obligations internationales". 

La semaine passée, Rome a réussi à faire sortir de prison Cecilia Sala, une journaliste italienne détenue à l'isolement pendant trois semaines dans une prison de Téhéran. 

Sa libération a été un coup diplomatique majeur pour la Première ministre Giorgia Meloni, qui a évoqué le résultat d'un "travail intense par les canaux diplomatiques et de renseignement".

Dimanche, soit quatre jours plus tard, Téhéran a annoncé la libération et le rapatriement de Mohammad Abedini, un Iranien arrêté en Italie à la demande des Etats-Unis. Officiellement, aucun lien n'a été fait entre les deux dossiers.

Mohammad Abedini, 38 ans, est accusé par Washington d'avoir fourni une technologie sophistiquée de navigation de drone à l'armée iranienne, en violation des sanctions américaines contre l'Iran.

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