"Ça envoie le message que quand les politiques, il y a un truc qui ne leur va pas, que la loi les embête un petit peu, hop, on se réunit entre nous et on change la loi", a expliqué le député proche de Laurent Wauquiez sur Public Sénat.
"On ne va pas faire une loi pour Marine Le Pen !", a-t-il insisté.
La présidente des députés Rassemblement national a été condamnée le 31 mars en première instance à quatre ans d'emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique (elle n'ira pas en prison), et à une amende de 100.000 euros, pour détournement de fonds publics en rémunérant, par des fonds européens, des assistants parlementaires qui travaillaient en réalité pour le parti. Cette peine a été assortie de cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire, c'est-à-dire avec application immédiate.
Le chef des députés UDR (Union des droites pour la République), Eric Ciotti, allié du RN, a annoncé son intention de déposer une proposition de loi visant à supprimer ce principe de l'exécution provisoire.
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Des propos fermes
"On en débattra au sein du groupe", a promis Vincent Jeanbrun, rappelant que le texte n'était pas encore connu. "Ma position à moi, elle est très claire : on va pas voter la loi de M. Ciotti qui est une loi d'exception pour Mme Le Pen, ça ne marche pas comme ça".
La semaine dernière, le président du groupe LR, Laurent Wauquiez, avait affirmé attendre de connaître le contenu de la proposition de loi avant de prendre position pour ou contre.
Le président du Sénat Gérard Larcher, pilier de LR, avait de son côté mis en garde contre des "lois de pulsions", tout en estimant, comme Vincent Jeanbrun, qu'il fallait "évaluer la loi" actuelle.
Le bloc central et la majorité de la gauche sont opposés à la proposition de loi Ciotti.
"On voit bien les yoyos politiques, la semaine dernière, tout le monde avait l'air d'adhérer à ce qui relève d'un principe de bon sens", a critiqué mardi le député des Alpes-maritimes sur Cnews/Europe1.
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