Volodymyr Zelensky a été malmené verbalement vendredi à la Maison Blanche par le leader américain Donald Trump et son vice-président JD Vance, qui l'ont accusé de ne pas vouloir négocier de paix en Ukraine et de ne pas être assez reconnaissant pour l'aide américaine face à Moscou.
Cette altercation d'une violence inédite a entraîné le départ prématuré du président ukrainien de la Maison Blanche, sans signer l'accord sur les minerais pour lequel il avait fait le déplacement à Washington.
"Franchement, c'est assez agréable qu'il ait reçu une telle réprimande à la Maison Blanche", résume Galina Tolstykh, 63 ans, qui travaille dans une crèche. "C'est bien que les choses commencent enfin à aller dans la bonne direction".
Fiodor, serveur de 20 ans, souligne que l'échange était "très étrange et très peu flatteur pour Zelensky en tant que président".
"Il me semble que ce n'est pas ainsi qu'un président de pays devrait se comporter", affirme-t-il à propos de Volodymyr Zelensky, qui s'était engagé la veille dans une joute verbale avec Donald Trump face aux caméras.
Pour Fiodor, Donald Trump a dit au dirigeant ukrainien "une chose très vraie", à savoir que l'Ukraine "n'a pas de cartes gagnantes entre les mains" face à la Russie, qui a lancé ses troupes à l'assaut de son voisin en 2022.
"À part la signature d'un accord de paix et d'un accord de cessez-le-feu en général, elle n'a pas beaucoup d'options", estime-t-il.
Altercation Trump/Zelensky : les réactions
"Assez de cette guerre"
Anastassia, une serveuse de 26 ans, veut de son côté croire qu'une rupture entre Kiev et Washington mettra fin au conflit en Ukraine.
"Ce n'est pas une bonne chose, bien sûr, que cette situation se soit produite. Mais en général, nous sommes tous heureux que tout aille vers sa conclusion logique", explique-t-elle.
"Dans l'ensemble, tout le monde en a assez de cette guerre, pas seulement la Russie, mais le monde entier", abonde Martchel, un psychologue de 56 ans.
La confrontation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky a choqué les dirigeants européens, qui se sont empressés de prendre la défense du dirigeant ukrainien.
"L'Europe commence probablement à peine à reconnaître la situation dans laquelle elle se trouve, en termes de perspectives à moyen et long terme sans le parapluie américain", analyse auprès de l'AFP le politologue russe Konstantin Kalatchev.
"Il est clair que seul Vladimir Poutine est en train de gagner. Il ressemble à un roc dans le contexte de ces querelles", ajoute-t-il, tout en soulignant qu'en terme de perspectives à moyen et long terme, "la Russie est également perdante" et qu'avec un accord "maintenant, la route vers la paix serait plus courte".
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"Leçon de morale"
La diplomatie russe a de son côté estimé samedi que le voyage de M. Zelensky à Washington a été un "échec complet" et que le dirigeant ukrainien a reçu une "leçon de morale" de la part de Donald Trump.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a critiqué Volodymyr Zelensky pour son "comportement outrageusement grossier" et son "refus de la paix".
Si le président américain a opéré ces dernières semaines un rapprochement inattendu avec les positions de Moscou, les Russes interrogés par l'AFP se sont montrés sceptiques quant à ses réelles motivations.
"Je ne pense pas qu'il soit devenu un allié. Il a son propre agenda", estime Galina Tolstykh.
Pour Vitali Kouraguine, artiste à la retraite de 67 ans, Donald Trump est un "renard rusé". "Qu'est-ce que la Russie a à y gagner ? Il (Donald Trump) est pour l'Amérique", constate-t-il.
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