Les partenaires ont annoncé avoir rédigé un document commun de 11 pages à l'issue de consultations exploratoires, devant servir de base à des négociations détaillées en vue de former d'ici Pâques un gouvernement de coalition.
Au coeur de cet accord figure un programme d'investissements gigantesques de plusieurs centaines de milliards d'euros affectés au réarmement et aux infrastructures, mais aussi un compromis sur le sujet migratoire qui les divisait jusqu'ici.
Parmi les mesures envisagées, figurent "des refoulements aux frontières communes" de migrants sans papiers "y compris pour les demandes d'asile (...) en accord avec nos voisins européens", a déclaré le chef des conservateurs devant la presse à Berlin.
"Dès le premier jour de notre gouvernement commun, nous allons renforcer massivement les contrôles aux frontières et, grâce à ces contrôles, nous allons aussi augmenter considérablement le nombre de refoulements", a-t-il ajouté.
"Nous voulons prendre toutes les mesures légales nécessaires pour réduire la migration irrégulière dans son ensemble", a insisté le conservateur, dont le camp a remporté l'élection législative du 23 février.
Allemagne : le vote aux législatives en chiffres
L'immigration au cœur de la campagne
L'immigration avait largement dominé la campagne électorale, après plusieurs attaques meurtrières impliquant des étrangers, dont certains étaient en situation illégale en Allemagne et souffrant souvent de troubles psychiques.
Ces agressions, qui ont bouleversé l'Allemagne, ont profité à l'essor du parti d'extrême droite anti-migrants Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui a décroché le meilleur score de son histoire avec quelque 20% au scrutin.
La première économie européenne a accueilli plus d'un million de réfugiés, dont de très nombreux Syriens et Afghans, lors de la crise migratoire de 2015-2016, quand Angela Merkel était chancelière.
Le pays a depuis cherché à limiter le nombre de demandes d'asile, y compris sous le mandat du chancelier sortant Olaf Scholz qui voulait aussi accélérer les expulsions d'étrangers auteurs d'infractions.
Friedrich Merz répète à l'envi que seule une politique très restrictive dans le domaine migratoire peut efficacement freiner l'essor de l'AfD.
Samedi, il a aussi annoncé que son futur gouvernement suspendrait le regroupement familial pour les personnes ayant droit à une protection subsidiaire, c'est-à-dire les demandeurs d'asile déboutés qui ne peuvent pas être expulsés parce que leur pays d'origine est considéré comme dangereux.
Friedrich Merz a également déclaré que la police fédérale serait habilitée à détenir les étrangers tenus de quitter le pays afin d'assurer leur expulsion.
Accord des 27 pour lancer un contrôle automatisé aux frontières de l'UE