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Des experts de l'ONU accusent le Belarus de "crimes contre l'humanité"

Le gouvernement du Bélarus a commis des "violations généralisées" des droits humains à l'encontre de sa population, dont certaines équivalent à des crimes contre l'humanité, selon un rapport d'experts de l'ONU publié vendredi.
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"Ces violations sont généralisées, systématiques et dirigées contre les civils qui critiquent le gouvernement", ont déclaré ces experts dans un communiqué.

Ils estiment qu'il y a "des motifs raisonnables de croire que certaines violations constituent des crimes contre l'humanité", à savoir "l'emprisonnement et la persécution pour des motifs politiques".

Le rapport, le premier que ce groupe d'experts publie depuis sa création par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU en avril 2024, indique que les violations se sont produites dans le cadre des efforts pour "maintenir au pouvoir" le président Alexandre Loukachenko.

Le Bélarus est un proche allié de la Russie, dirigé depuis 30 ans par Alexandre Loukachenko, récemment réélu sans opposition pour un septième mandat.

Aucune opposition n'est tolérée au Bélarus depuis la répression de grandes manifestations inédites contre le pouvoir d'Alexandre Loukachenko en 2020.

Les arrestations et détentions arbitraires pour des motifs politiques "font désormais partie intégrante des tactiques des autorités bélarusses", selon le communiqué du groupe d'experts. 

En mars 2023 déjà, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies avait évoqué de possibles crimes contre l'humanité commis par les autorités bélarusses contre les opposants.

Le rapport du groupe d'experts indique que des hommes et des femmes en détention sont régulièrement torturés ou soumis à de mauvais traitements, notamment des passages à tabac, des décharges électriques et des menaces de viol. 

"Les forces de sécurité ont fait preuve d'une brutalité marquée" à l'égard des personnes LGBT+, tant dans les gestes que les mots.

Selon l'ONG Viasna, elle-même persécutée par les autorités du Bélarus, ce pays compte toujours plus de 1.200 prisonniers politiques, pour une population de neuf millions d'habitants. 

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La prison ou l'exil


Toutes les figures de l'opposition sont en prison - le plus souvent à l'isolement et sans droit de correspondance - ou en exil à l'étranger, où plus de 300.000 Bélarusses ont fui la répression, selon l'ONU. 

Le communiqué du groupe d'experts explique que "les personnes détenues dans les colonies pénitentiaires ont fait l'objet d'un traitement particulièrement discriminatoire" afin d'"écraser la résistance politique". 

"Nombre d'entre elles ont été arrêtées à plusieurs reprises, y compris immédiatement après avoir été libérées pour la première fois", a précisé le communiqué.

Par ailleurs, en modifiant les lois sur l'"extrémisme", en poursuivant les avocats de la défense et en plaçant de fait l'ordre des avocats sous le contrôle du ministère de la Justice, "les autorités de l'État ont mis en place un système qui viole systématiquement les droits des citoyens bélarusses à un procès équitable", a-t-il ajouté.

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