L'accident Le 1e novembre 2024, à 11h52, l'auvent en béton de la gare de Novi Sad, qui venait tout juste d'être rénovée, s'effondre. Quatorze personnes dont deux enfants meurent sur le coup. Une quinzième victime décédera de ses blessures.
L'accident réveille une colère sous-jacente chez une partie des Serbes qui y voient le résultat de la corruption qui gangrène selon eux le pays.
Deux enquêtes officielles sont en cours : la première, qui porte sur les conditions de l'accident et les 15 morts, a été confiée au bureau du Procureur général à Novi Sad.
Une seconde, ouverte en février, porte sur le volet corruption du dossier. Elle a été confiée au Bureau du Procureur pour le crime organisé.
Une troisième, informelle, est menée par un groupe d'experts - avocats, architectes ... "Nous ne pouvons pas remplacer les tribunaux, la justice ou la police, mais nous allons essayer d'encourager les autorités compétentes, indépendantes du pouvoir exécutif et qui n'en ont pas peur", explique Jovan Rajic, avocat et membre de la commission.
Les symboles. Les mains ensanglantées, images de la corruption, qui ornent banderoles et pin's.
. Les sifflets autour du cou, comme lors des manifestations monstres contre le régime de Slobodan Milosevic à la fin des années 1990.
. Le drapeau de l'écurie automobile Ferrari, là aussi un clin d'oeil aux années 1990.
. Le silence, pendant 15 minutes, en hommage aux 15 victimes, les foules se taisent à chaque rassemblement.
À Milan, il sera interdit de fumer dans les rues à partir du 1er janvier
L'émotion partout : à chaque manifestation, chaque rassemblement, les larmes coulent
"Depuis trois mois, je pleure souvent et ouvertement, sans cacher ni les larmes, ni les émotions", raconte Tamara Josic Solar, mère de trois enfants qui vit à Novi Sad. "On assiste à quelque chose de complètement nouveau, de plus grand et de plus beau que nous" ajoute cette mère de trois enfants. "L'un des étudiants a dit "Nous sommes les enfants de parents déçus', et ça m'a profondément touchée. J'ai vraiment compris que notre déception avait pesé sur les rêves de nos enfants".
Pour la psychologue Tamara Dzamonja Ignjatovic, "ces larmes sont des larmes de joie", mais aussi de fierté et d'émotion. "Pour le dire simplement, lorsque vous avez ce contraste entre des attentes très basses, une apathie continue, puis un afflux soudain d'émotions positives, cela provoque une forte réaction émotionnelle".
Et maintenant ? Le Premier ministre, Milos Vucevic, a démissionné le 28 janvier, laissant au pouvoir la possibilité d'organiser de nouvelles élections.
Une séance parlementaire pourrait avoir lieu la semaine prochaine, au cours de laquelle la démission du gouvernement sera reconnue. S'ouvrira alors une période de 30 jours pendant laquelle la Serbie devra soit se doter d'un nouveau gouvernement, soit convoquer des élections anticipées.
Certains responsables du SNS (droite nationaliste, au pouvoir) comme le ministre des Affaires étrangères Marko Djuric, ont publiquement déclaré que la Serbie était "plus proche de nouvelles élections que d'un nouveau gouvernement".
L'opposition, particulièrement silencieuse depuis le début des manifestations, a d'ores et déjà annoncé qu'elle boycotterait un nouveau scrutin, demandant plutôt une forme de gouvernement de transition.
Les étudiants, eux, se tiennent le plus loin possible des partis politiques, et martèlent qu'ils ne demandent qu'une chose : la satisfaction de leurs revendications.
Le prince Andrew est exclu des fêtes de Noël de la famille royale