Guerre en Ukraine : l'émissaire américain imagine une séparation sur le modèle de Berlin

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L'Ukraine post-conflit pourrait ressembler au "Berlin d'après la Deuxième Guerre mondiale", avec une présence à la fois de forces européennes et russes, séparées par le fleuve Dniepr, a décrit l'émissaire des Etats-Unis Keith Kellogg au quotidien britannique Times samedi.
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Après plus de trois ans d'une guerre déclenchée par l'invasion russe du 24 février 2022 et des avancées extrêmement limitées vers une trêve, plusieurs pays tels que la France et le Royaume-Uni se sont dits favorables à l'idée d'une présence militaire européenne de maintien de la paix en Ukraine, dont ils proposent même de faire partie une fois le conflit terminé.

"Vous pourriez presque faire ressembler cela à ce qui s'est passé avec Berlin après la Deuxième Guerre mondiale, quand vous aviez une zone russe, une zone française, une zone britannique, une zone américaine", dépeint le général Kellogg dans un entretien publié samedi par le Times.

Et pour remplacer le mur de séparation construit en 1961 dans la capitale allemande - puis abattu en 1989 en pleine déliquescence de l'URSS -, l'émissaire américain pense au fleuve Dniepr, "un obstacle majeur" naturel qui coupe l'Ukraine et même Kiev du Nord au Sud.

Selon Keith Kellogg, une présence anglo-française sous la forme d'une "force de garantie" de la paix, à l'ouest du Dniepr, ne serait "pas du tout provocatrice" pour Moscou. La Russie serait à l'est, tandis que les troupes ukrainiennes se tiendraient au milieu.

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"Zone démilitarisée"

Les Etats-Unis n'enverraient aucune force armée, a assuré le responsable.

Néanmoins conscient que le président russe Vladimir Poutine pourrait "ne pas accepter" cette proposition, Keith Kellogg suggère également d'établir une "zone démilitarisée" entre les lignes ukrainienne et russe. Ce afin de s'assurer qu'aucun échange de tirs n'ait lieu.

"Vous regardez une carte et vous créez, faute d'avoir un meilleur terme, une zone démilitarisée (DMZ). Les deux camps reculent chacun de 15 kilomètres", explique-t-il. Une zone tampon post-guerre, mais de seulement quatre kilomètres de large, existe par exemple entre les Corées du Nord et du Sud depuis 1953.

"Vous pouvez surveiller ça plutôt facilement", affirme Keith Kellogg, ajoutant cependant: "Y aura-t-il des violations ? Probablement, parce qu'il y en a toujours".

Dans une publication mettant en avant l'entretien avec l'émissaire, le Times a évoqué une "partition" de l'Ukraine comme un volet d'un éventuel accord de paix. Mais Keith Kellogg a estimé que ses propos avaient été "mal interprétés": "Je parlais d'une force de résilience post-cessez-le-feu, en soutien de la souveraineté de l'Ukraine. Je faisais référence à des zones de responsabilité pour une force alliée (sans troupes américaines). Je ne faisais PAS référence à une partition de l'Ukraine", a-t-il écrit sur X, écartant l'idée d'un redécoupage territorial.

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