"L'exclusion des célibataires de l'adoption internationale de mineurs est inconstitutionnelle", a indiqué la Cour basée à Rome, dans un communiqué.
Cette décision a été saluée comme "historique" par les partis d'opposition en Italie, pays étroitement lié au Vatican et dont la Première ministre d'extrême droite, Giorgia Meloni, se décrit comme une "mère chrétienne" et a remporté les élections de 2022 après une campagne en faveur des valeurs familiales traditionnelles.
L'affaire porte sur la demande d'autorisation d'adoption déposée par une femme célibataire à Florence en 2019.
Bien que cette demande ait été rejetée par un tribunal toscan en vertu d'une loi de 1983, celui-ci a transmis son dossier à la Cour constitutionnelle afin de déterminer si ses droits constitutionnels étaient violés.
Cette dernière a estimé que la loi actuelle "restreignait de manière disproportionnée" les droits des futurs parents "qui se rendent disponibles dans le respect d'une procédure, telle que l'adoption, inspirée par un principe de solidarité sociale pour la protection du mineur".
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Un "tournant historique"
Le désir de devenir parents "relève de la liberté d'autodétermination de la personne et doit être pris en compte, au même titre que les intérêts multiples et primordiaux du mineur", a-t-elle déclaré.
"Les personnes seules sont théoriquement aptes à assurer un environnement stable et harmonieux à l'enfant en situation d'abandon", a-t-elle déclaré.
Comme pour les couples mariés, il appartiendrait au juge examinant les demandes d'adoption "d'évaluer concrètement l'aptitude affective du futur parent et sa capacité à éduquer, instruire et entretenir l'enfant", a-t-elle précisé.
Cela "peut également prendre en compte le réseau familial de référence du futur parent", a-t-elle ajouté.
Alessandro Zan, responsable des droits au sein du Parti démocrate (PD) de centre-gauche, a qualifié cette décision de "tournant historique", affirmant que "Meloni et son gouvernement doivent reconnaître une fois pour toutes que ce qui compte, c'est l'amour, et non le statut matrimonial".
"Et maintenant, allons plus loin : ce droit doit également être étendu aux couples de même sexe. Assez de discrimination, assez de préjugés", a-t-il déclaré.
Selon les experts, cette décision pourrait aussi être utilisée par les célibataires cherchant une solution légale pour adopter des enfants en Italie.
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