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Le chef de l'ONU accuse certains dirigeants de sacrifier l'égalité femmes-hommes

Le secrétaire général de l'ONU a dénoncé lundi les dirigeants qui sacrifient l'égalité femmes-hommes, décrivant des droits des femmes "en état de siège" à travers le monde où les "adeptes de la misogynie gagnent en force".
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Trente ans après la grande conférence de l'ONU sur cette question à Pékin en 1995, "les droits des femmes sont en état de siège", a déclaré Antonio Guterres lors de la session annuelle de la Commission de l'ONU sur la condition de la femme.

"Le poison du patriarcat est de retour, et il revient en force. Il freine brutalement l'action, détruit les progrès accomplis et prend des formes nouvelles et dangereuses", a-t-il ajouté. 

"Partout dans le monde, les adeptes de la misogynie gagnent en force, en confiance et en influence", a-t-il déploré.

"Voyez la bile déversée en ligne sur les femmes. Voyez les tentatives de destruction des droits humains et des libertés fondamentales des femmes. Voyez les dirigeants fort heureux faire de l'égalité un agneau sacrificiel".

S'il n'a pas nommé ces dirigeants, ce discours intervient alors que le président américain Donald Trump a lancé une offensive contre les politiques "DEI" (diversité, équité, inclusion), qui incluent la question des inégalités subies par les femmes.

Antonio Guterres a d'ailleurs plaidé pour "garantir la participation pleine, égale et effective des femmes à la prise de décisions, à tous les niveaux et dans tous les domaines de la vie".

Et "nous savons ce qui fonctionne" pour y parvenir : les mesures temporaires spéciales, telles que les quotas, les nominations ciblées et les objectifs de parité. Les pays et les entreprises devraient y recourir", a-t-il insisté.

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Progrès mais inégalités constantes

Décrivant la situation des droits des femmes à travers le monde, il a salué certains progrès pour l'accès à l'éducation ou la lutte contre la mortalité maternelle.

Mais "des abominations séculaires comme la violence, la discrimination et les inégalités économiques sont monnaie courante".

"Dans de nombreux pays, les femmes et les filles se voient encore refuser les droits les plus élémentaires", comme "le droit de ne pas être violées par leur mari", et "partout dans le monde, des acquis durement gagnés sont réduits à néant : les droits en matière de procréation sont remis en cause et les initiatives en faveur de l'égalité sont abandonnées".

Il a également évoqué la menace des nouvelles technologies, dont l'intelligence artificielle, qui "ouvrent de nouvelles avenues à la violence et aux abus, normalisant la misogynie et la vengeance en ligne". 

"Près de 95% des 'deepfakes' qui circulent sur internet sont des images pornographiques non consenties. 90% d’entre elles représentent des femmes", a-t-il indiqué.

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