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Le pape appelle à "dépasser" la "mentalité machiste" au sein de l'Eglise catholique

Le pape François a appelé mercredi à "dépasser" la "mentalité machiste" au sein de l’Église catholique, qui ne confie "pas assez de postes de responsabilité" aux religieuses, et a insisté pour qu'on ne les traite pas comme des "domestiques".
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Il a lui-même annoncé dimanche qu'une femme, Raffaella Petrini, dirigerait à partir de mars le gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, qui exerce le pouvoir exécutif du Saint-Siège sous son autorité.

Malgré cela, "c'est vrai (...) qu'il n'y a pas assez de religieuses à des rôles de responsabilité dans les diocèses, à la Curie (le "gouvernement" du Vatican) et dans les universités" pontificales, a-t-il affirmé mercredi au Vatican, en recevant des représentants de la fondation américaine Conrad Hilton, une organisation caritative luttant contre la pauvreté.

"On a peu investi" dans la formation des religieuses, "bien moins que dans la formation du clergé", a déploré le pape, chef des quelque 1,4 milliard de catholiques, qui a déjà lui-même nommé des femmes à des postes importants.

"On pense que les religieuses, et aussi les femmes, sont de seconde classe", a-t-il ajouté, alors que "depuis le temps du jardin d'Eden ce sont elles qui commandent".

Le pape nomme pour la première fois une femme à la tête d'un "ministère" au Vatican

De précédentes accusations d'"esclavage moderne" à propos des religieuses employées au Vatican

Début janvier, François a nommé une religieuse, Simona Brambilla, à la tête d'un "ministère" au Vatican, une première dans l'histoire deux fois millénaire de l’Église catholique. Sœur Brambilla a pris la tête du dicastère pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, le "ministère" de la Curie chargé des ordres et congrégations religieux.

Depuis l'élection de François en 2013, la proportion de femmes occupant des fonctions au Saint-Siège et dans l'administration de l’État du Vatican est passée de 19,2% à 23,4%.

Mercredi, il a aussi jugé "important que les sœurs puissent étudier et se former". "La mission des religieuses est de servir les plus démunis, et non pas d'être des domestiques", a-t-il affirmé.

Des mots qui font écho aux accusations d'"esclavage moderne" à propos des religieuses employées au Vatican et ailleurs chez des prêtres, évêques ou cardinaux, pour faire la cuisine, la lessive et le ménage.

Dans un document publié en octobre, l'Église catholique a reconnu le manque de visibilité des femmes dans sa gouvernance, tout en laissant en suspens la question de leur ordination comme diacres, une déception pour les militantes qui déplorent la marginalisation des femmes par un système jugé patriarcal, malgré leur rôle central dans les paroisses du monde entier.

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