Crédit : Gouvernement italien

"Le patriarcat n'existe plus" : polémique après les propos d'un ministre italien

En Italie, le ministre de l’Éducation crée une polémique en affirmant que les violences sexuelles sont dues à l’immigration, et que le patriarcat n’existe pas.
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Le ministre de l’Éducation, Giuseppe Valditara, membre de la Ligue, parti d’extrême droite, a tenu des propos polémiques dans une vidéo de 9 minutes diffusée à la Chambre des députés, ce lundi 18 novembre.

"Le patriarcat est mort"

Il déclare : “Il ne faut pas se voiler la face : l'augmentation des phénomènes de violence sexuelle est aussi liée à une forme de marginalité et de déviance qui découlent en quelque sorte de l'immigration clandestine”.

Il ajoute également : “L’idéologie voudrait résoudre la question des femmes en luttant contre le patriarcat… Juridiquement, le patriarcat n’existe plus depuis la réforme du droit de la famille de 1975.”

Ces déclarations ont provoqué un tollé. De plus, Giuseppe Valditara a diffusé cette vidéo lors de la présentation devant les députés de la Fondation Giulia Cecchettin, du nom d’une étudiante italienne de 22 ans, tuée en 2023 de plus de 70 coups de couteau par son petit ami, Filippo Turetta, italien lui aussi. Les proches de la victime étaient également dans la salle.

Ce féminicide avait bouleversé l’Italie et de nombreuses manifestations avaient éclaté dans le pays à la demande de la famille.

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Un discours propagandiste

Elena, la sœur de Giulia Cecchettin, a rejeté un discours de "propagande" et rappelé que l'assassin de la jeune femme était un homme "blanc, italien et bien sous tous rapports". À l’époque, elle avait aussi déclaré que les auteurs de violences et de féminicides “ne sont pas malades, ce sont des enfants sains du patriarcat, de la culture du viol”. (source : Il Corriere della Sera).

En marge du G20, la Première ministre Giorgia Meloni a apporté son soutien au ministre : "Il y a certainement des données qui montrent une incidence significative de l'immigration illégale de masse sur ce sujet, et c'est une des raisons pour lesquelles l'Italie œuvre à endiguer l'immigration clandestine."

Selon le ministère de l’Intérieur italien, une femme est tuée tous les trois jours. Et d’après l'Institut national de la statistique, 94 % des Italiennes victimes de meurtres en 2022 ont été tuées par des Italiens.

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