Cet événement, qui serait placé sous le "haut patronage" du pape pour marquer "l'amitié des chrétiens et des musulmans d'Europe", pourrait "être imaginé à Paris dès cette année 2025", écrit le représentant de la deuxième religion de France dans une lettre remise au souverain pontife.
S'aimer quand on n'a pas la même religion
Marquer l'amitié des chrétiens et des musulmans d'Europe
La rencontre pourrait "se référer au nom de saint Augustin, figure de convergence entre les terres d'Orient et d'Occident" et s'inscrire "dans l’esprit des rencontres inter-religieuses d'Assise initiées le 27 octobre 1986" par le pape Jean Paul II, ajoute M. Hafiz qui est aussi président de l'Alliance des mosquées, associations et leaders musulmans en Europe (Ammale).
"L'histoire européenne nous enseigne les périls de l’intolérance et du fanatisme. À l'heure où renaissent les extrémismes de tous bords, il nous incombe de travailler ensemble à une Europe fidèle à son héritage humaniste", affirme M. Hafiz, qui avait déjà été reçu par le pape François en février 2022.
Tout en saluant le "travail exceptionnel des catholiques et de leurs représentants", le recteur de la Grande mosquée déplore qu'"en Europe, la fraternité entre chrétiens et musulmans" soit "menacée par l'indifférence, la déshumanisation, la crainte de l'autre et du lendemain".
"Depuis trop d'années, en Occident, l'islam est perçu à travers le prisme déformant du terrorisme et de la violence" ce qui "alimente les discours hostiles aux musulmans, qui font face à une stigmatisation croissante", affirme-t-il.
Les musulmans d'Europe agissent "en citoyens, et entendent dessiner un futur de paix" mais "les territoires qui les ont accueillis semblent désormais habités par la peur", ajoute le recteur, en rappelant que le pape François "a dénoncé à plusieurs reprises les reculs identitaires et les discours de haine qui menacent les peuples, alors que le salut de nos sociétés est dans l'unité et l'harmonie".
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