Royaume-Uni: une magicienne exclue pour s'être fait passer pour un homme réhabilitée

Crédit : Pixabay
Trente ans après s'être fait exclure d'une célèbre société de magie exclusivement masculine, Sophie Lloyd, qui s'était fait passer pour un homme pour y être admise, est officiellement reconnue jeudi membre du Magic Circle à Londres.
À voir également sur Brut

Depuis des mois, la prestigieuse organisation s'était mise en quête de cette femme pour lui présenter des excuses. Elle a finalement réussi à la localiser à l'étranger, et doit lui décerner un certificat de membre du Magic Circle lors d'une cérémonie en son honneur.

"C'est tellement excitant après tous ces mois passés à traquer Sophie... Je ne peux pas vous dire à quel point nous sommes heureux de l'accueillir à nouveau", a confié à la BBC Laura London, première femme directrice du Magic Circle.

Afin d'être admise au sein de l'organisation, Sophie Lloyd avait réussi à se faire passer pour un homme pendant dix-huit mois, se faisant appeler Raymond. 

Gérard Majax et ses tours de magie

"Tromperie délibérée"

Cette actrice avait révélé sa véritable identité en 1991 lorsque le Magic Circle s'est ouvert aux femmes, mais ses membres avaient été tellement irrités par cette "tromperie délibérée" qu'elle en avait été expulsée.

Sophie Lloyd n'était pas seule à avoir organisé cette "tromperie". Elle l'avait fait avec la complicité d'une autre magicienne, la défunte Jenny Winstanley, qui l'avait recrutée pour prouver que les femmes étaient aussi douées pour la magie que les hommes.

"J'ai fait un spectacle de 20 minutes devant 200 personnes, trois examinateurs, puis j'ai discuté avec l'un d'eux pendant plus d'une heure et demie" sans être démasquée, a raconté Sophie Lloyd à la BBC.

Elle dit également ne pas avoir compris, sur le moment, la raison de leur expulsion. "On se disait que c'était amusant, mais ils n'ont pas été du même avis et nous avons malheureusement été complètement écartées avec Jenny", se souvient-elle.

Sophie Lloyd a continué à faire de la magie pendant plus de dix ans, avant de quitter le Royaume-Uni.

La cérémonie de jeudi sera également l'occasion de rendre hommage à Jenny Winstanley, "une femme merveilleuse, qui aurait adoré être ici et que j'aurais aimé pouvoir rencontrer", a commenté Laura London.

Si les femmes sont depuis plus de 30 ans admises dans cette organisation fondée en 1905, elles ne représentent qu'environ 5% de ses 1.700 membres.

La série phénomène "Adolescence" va être diffusée dans les collèges-lycées au Royaume-Uni

A voir aussi