Dimanche, le Royaume-Uni s'est dit prêt à envoyer "si nécessaire" des troupes "sur le terrain" en Ukraine pour "contribuer aux garanties de sécurité" du pays.
Londres, qui est un allié de premier plan de Kiev, aimerait jouer un rôle de facilitateur entre les Etats-Unis et les Européens et son Premier ministre britannique Keir Starmer a indiqué qu'il rencontrerait "dans les prochains jours" le président américain Donald Trump.
La Suède a également affirmé lundi ne "pas exclure" l'envoi de soldats en Ukraine si les négociations permettent d'installer "une paix juste et durable".
Dimanche soir, le chancelier allemand Olaf Scholz a prévenu à la télévision RTL-Allemagne que les négociations sur l'Ukraine ne peuvent "pas fonctionner" sans les Européens: il n'y aura pas "pas de garanties de sécurité" pour l'Ukraine "que nous n'aurons pas nous-mêmes conçues et acceptées".
Une passe délicate
La réunion de Paris intervient à la veille de pourparlers prévus mardi en Arabie saoudite entre hauts responsables russes et américains. Ils visent au "rétablissement" des relations entre Moscou et Washington et concerneront aussi "de possibles négociations sur l'Ukraine", a fait savoir le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Une rencontre pourrait intervenir "très bientôt" entre MM. Poutine et Trump, qui se sont déjà entretenus au téléphone ces derniers jours, a affirmé le président américain.
Une conférence sur la Sécurité s'est achevée dimanche à Munich en Allemagne où le discours hostile du vice-président américain J.D. Vance à l'encontre de ses alliés a sidéré les Européens.
"Nous considérons qu'il y a, en conséquence de l'accélération sur le dossier ukrainien, en conséquence aussi de ce que disent les dirigeants américains, une nécessité pour les Européens de faire plus, mieux et de manière cohérente pour notre sécurité collective", a souligné dimanche un conseiller du président français Emmanuel Macron.
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Seront présents à cette réunion présentée comme informelle : E. Macron, les chefs de gouvernement de l'Allemagne, du Royaume-Uni, de l'Italie, de la Pologne, de l'Espagne, des Pays-Bas et du Danemark, ainsi que le président du Conseil européen, la présidente de la Commission européenne et le secrétaire général de l'Otan.
La Hongrie a fustigé "des dirigeants européens frustrés, pro-guerre et anti-Trump (qui) se réunissent pour empêcher un accord de paix en Ukraine", selon son chef de la diplomatie Peter Szijjarto.
La relation transatlantique traverse une passe délicate, les initiatives de Donald Trump inquiétant les Européens, qui craignent d'être exclus d'un processus sur un dossier les concernant au premier chef.
Les initiatives américaines "sont une chance, au sens où elles peuvent permettre d'accélérer la sortie de la guerre en Ukraine mais évidemment encore faut-il s'entendre et voir à quelles conditions la sortie de la guerre peut être actée", a noté le conseiller présidentiel français.
Garanties de sécurité
L'Ukraine entre le 24 février dans la quatrième année de la guerre déclenchée par l'invasion à grande échelle par la Russie. Elle a attaqué avec des drones un oléoduc reliant la mer Caspienne à la mer Noire via le Sud de la Russie, a annoncé lundi la compagnie exploitante.
Son président, Volodymyr Zelensky, a exhorté les Européens à éviter un accord forgé par les Américains "dans le dos" de Kiev et de l'Europe.
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"A court terme, nous allons devoir garantir que la paix en Ukraine soit durable. Et à court terme, les Américains vont très certainement revoir leur niveau d'engagement, y compris sur le plan géographique, dans l'Otan: cela appelle de notre part un vrai réveil, et même un bond en avant, pour prendre notre place dans la sécurité du continent européen", a résumé dimanche le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot sur la chaîne LCI.
M. Barrot a indiqué que des discussions étaient en cours sur le déploiement de troupes, notamment françaises, britanniques, et polonaises, pour garantir un futur cessez-le-feu et une "paix durable" en Ukraine.
"D'une manière ou d'une autre, nous participerons aux discussions" sur l'Ukraine, a martelé le chef de la diplomatie française, alors que l'envoyé spécial de M. Trump, Keith Kellogg, a laissé entendre le contraire lors de la conférence de Munich.
"Je fais partie de l'école réaliste, je pense que ça ne va pas se produire", a dit M. Kellogg, qui devait rencontrer le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte lundi matin à Bruxelles.
M. Barrot a aussi rejeté toute réintégration de la Russie dans le G7, "inimaginable aujourd'hui", alors que celle-ci a été souhaitée par Donald Trump. Moscou a été exclu de ce forum diplomatique après l'annexion de la Crimée en 2014.