Les Belges Lornoy David et Seppe Lodewijck, ainsi que Dennis Nganga et Duh Hung Nguyen, un Kényan et un Vietnamien faisant face à des accusations similaires dans une affaire de moindre ampleur, seront jugés le 7 mai, a annoncé le tribunal devant les hommes aux traits tirés, une salle d'audience comble et une mère en larmes.
Selon l'acte d'accusation consulté par l'AFP, les suspects belges ont été interpellés le 5 avril dans une pension bordant le lac Naivasha (centre), en possession de 5.000 fourmis reines - dont l'espèce messor cephalotes, originaire de la région - insérées dans 2.244 tubes d'essai.
Un document judiciaire indique les fourmis, d'une valeur marchande estimée à environ 7.700 dollars, peuvent survivre au moins deux mois dans les contenants.
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"Crime contre la faune sauvage"
Kenya Wildlife Service (KWS), l'agence nationale de conservation, a porté plainte contre les hommes, affirmant qu'il s'agissait non seulement d'un "crime contre la faune sauvage, mais aussi d'un acte de biopiraterie".
Les suspects "avaient l'intention de faire passer les fourmis en contrebande vers des marchés d'animaux exotiques de grande valeur en Europe et en Asie, où la demande d'espèces d'insectes rares est en hausse", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
MM. David et Lodewijk ont plaidé le 15 avril coupable de possession des insectes mais pas de leur trafic, a souligné auprès de l'AFP leur avocate Halima Magairo après l'audience dans un tribunal près de l'aéroport international Jomo Kenyatta.
"Ce ne sont que de jeunes enfants qui explorent (...) Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'être guidés sur la façon de le faire", a-t-elle déclaré.
"Les gens font ces choses quand ils (...) sont tout simplement mal informés", a-t-elle poursuivi. "Nous sommes humains, nous pouvons faire des erreurs".
M. David a été la semaine dernière cité par le quotidien kényan The Standard, plaidant que "ce n'était pas (leur) intention d'enfreindre la loi". Selon le même média, leur avocate a déclaré au tribunal qu'il s'agissait d'un "hobby".
MM. Nganga et Nguyen, selon leur acte d'accusation, ont été arrêtés le 5 avril dans les comtés de Nairobi et de Machakos avec plusieurs centaines de fourmis dans quelque 140 tubes. Ils ont également plaidé coupable.
Les quatre hommes sont jugés côte à côte mais dans deux affaires séparées - l'une concernant les deux Belges, l'autre les suspects vietnamien et kényan.
La possession de tout spécimen ou trophée d’animal sauvage sans permis est une infraction pénale au Kenya, passible d’une amende minimale d’environ 10.000 dollars et/ou d’une peine de prison potentielle d’au moins cinq ans.
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