L'investiture du nouveau Premier ministre et son gouvernement est prévue à 11H00 (15H00 GMT) à Ottawa devant la gouverneure générale, représentante du roi Charles III, chef d'Etat en titre de ce pays du Commonwealth.
L'ancien banquier central de 59 ans, au profil atypique, a été largement élu chef du Parti libéral dimanche dernier. En plein chaos politique et sous pression, Justin Trudeau avait annoncé sa démission début janvier, après près de dix ans au pouvoir.
La transition entre les deux hommes se fait alors que le pays de 40 millions d'habitants vit une crise sans précédent dans son histoire: Donald Trump a lancé une guerre commerciale avec son voisin, à coups de droits de douane, et ne cesse de dire qu'il souhaite que le Canada devienne le "51e Etat américain".
Dès son élection à la tête du parti au pouvoir, Mark Carney est monté au créneau contre le président américain, assurant dans un discours offensif que son pays "gagnera" et "ne fera jamais partie des Etats-Unis, de quelque façon que ce soit".
"Que les Américains ne s'y trompent pas. Dans le commerce comme au hockey, le Canada gagnera", a-t-il également lancé, en référence à la rivalité sportive entre les deux pays, instrumentalisée récemment par Donald Trump.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau lâché par son propre parti, en pleine crise politique
Élections à venir
Né dans la petite bourgade isolée de Fort Smith, proche de l'Arctique, de parents enseignants, le nouvel homme fort du Canada, qui aura 60 ans dimanche, a grandi à Edmonton, dans le centre du pays.
Economiste passé à la fois par Harvard aux Etats-Unis et Oxford au Royaume-Uni, il a fait fortune en tant que banquier d'affaires chez Goldman Sachs avant de diriger la Banque du Canada, puis celle d'Angleterre.
Ce père de quatre filles, qui se définit comme un centriste, sera le premier Premier ministre canadien à n'avoir jamais été député, ni ministre, auparavant.
Il pourrait ne pas rester en poste très longtemps puisque le Canada doit organiser des élections au plus tard en octobre. Les analystes tablent même sur un scrutin déclenché dans les prochaines semaines.
Dans l'immédiat, les sondages font état d'une course serrée dans les intentions de vote entre son parti libéral et les conservateurs de Pierre Poilievre.
Mark Carney devra composer avec des défis "importants", souligne Frédéric Boily, politologue à l'université de l'Alberta, car il devra "immédiatement" gérer Donald Trump tout en étant en campagne électorale.
Une situation qui "n'est pas fréquente" pour un Premier ministre avec "aussi peu d'expérience en politique", ajoute le spécialiste. "Son défi sera de faire oublier qu'il n'est pas strictement (issu d') une élite économique, autant face à Donald Trump que face à l'électorat canadien".
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