Il a signé un décret jeudi 23 décembre pour ordonner la déclassification des archives du gouvernement américain sur les assassinats du président John F. Kennedy en 1963, de son frère Robert F. Kennedy en 1968, ainsi que du leader des droits civiques Martin Luther King Jr la même année.
Le texte précise que "leurs familles et le peuple américain méritent la transparence et la vérité. Il est dans l'intérêt national de finalement rendre publiques toutes les archives liées à ces assassinats sans délai".
Ces documents viennent principalement des services de renseignement, de la police et du ministère de la Justice. Cette déclassification est prévue de longue date depuis une loi de 1992, qui exigeait la publication de 5 millions de documents sur l’assassinat du président sous 25 ans. Mais chaque divulgation dépend de l’avis du CIA et du FBI, et du président au pouvoir.
99 % du dossier accessible à tous
Donald Trump avait déjà autorisé la publication d’archives en 2017 lors de son premier mandat, mais avait décidé d’en garder une partie secrète, car ils auraient pu exposer des agents et informateurs de la CIA et du FBI encore en activité.
Les derniers documents sur l’assassinat ont été publiés en 2023, et idem, l’administration Biden avait bloqué la publication de certains documents en invoquant la sécurité intérieure.
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Selon les Archives nationales, actuellement 99 % du dossier est accessible à tous.
Cinquante ans après les faits, plus de la moitié des Américains remettent toujours en question la version officielle qui présente Lee Harvey Oswald, un ancien commando marine ayant vécu en Union soviétique, comme unique responsable de la mort du président démocrate.
Robert Kennedy Jr
Robert Kennedy Jr, fils de Robert F. Kennedy et ministre de la Santé nommé par Donald Trump, fait aussi partie des septiques et a évoqué plusieurs fois l’existence de "preuves accablantes de l'implication de la CIA", l'agence de renseignement américaine, dans l'assassinat de son oncle JFK.
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Et il a aussi évoqué des indices "très convaincants" de l'implication supposée de la même CIA dans celui de son père, Robert F. Kennedy, même si cette affaire agite moins les conspirationnistes. Il a été assassiné à Los Angeles le 5 juin 1968, alors qu'il était en bonne position pour remporter les primaires démocrates en vue de l'élection présidentielle.
Le sénateur démocrate a été abattu par Sirhan Sirhan, un Palestinien émigré aux États-Unis qui purge une peine de prison à perpétuité pour ce crime.
Martin Luther King
Concernant la mort de Martin Luther King, cet autre dossier déclassifié fait aussi l’objet de théories du complot.
Le militant des droits civiques a été assassiné le 4 avril 1968 par un ségrégationniste blanc, James Earl Ray, sur le balcon d'un motel de Memphis, où il était venu soutenir des éboueurs en grève.
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L’affaire avait été vite classée par le FBI et ses enfants ont exprimé plusieurs fois des doutes sur la culpabilité de son assassin, mort en prison en 1998.
Le procès de James Earl Ray, où il avait plaidé coupable, n’avait duré que quelques heures. Et la veuve de Martin Luther King avait demandé en 1997 qu’ait “enfin lieu le procès qui n'a jamais eu lieu”.
Elle souhaitait que l’affaire soit rejugée, pour que “le pays ait la certitude que la justice a été au fond des choses dans l’un des crimes les plus graves de l’histoire américaine”.
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