"Mon petit renne" : la plainte pour diffamation contre Netflix jugée valide

La plainte pour diffamation de la femme qui a inspiré la harceleuse violente de la série "Mon petit renne" a été jugée valide par un tribunal californien.
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La plainte pour diffamation de la femme qui a inspiré la harceleuse violente de la série "Mon petit renne" a été jugée valide par un tribunal californien, qui a rejeté l'abandon des poursuites réclamé par Netflix.

Ce feuilleton au succès planétaire met en scène le comédien écossais Richard Gadd, qui joue son propre rôle, celui d'un barman d'un pub londonien harcelé par "Martha", une femme de vingt ans de plus que lui.

L'humoriste en avait d'abord tiré un spectacle, qu'il présentait comme "basé sur une histoire vraie". 

Mais la série de Netflix est elle annoncée comme "une histoire vraie", ce qui la rend potentiellement diffamatoire, selon une décision rendue vendredi par un juge de Los Angeles.

"Le tout premier épisode déclare sans équivoque que 'ceci est une histoire vraie', invitant ainsi le public à accepter les allégations (montrées à l'écran) comme des faits", estime le magistrat.

Menaces de mort

La plaignante, Fiona Harvey, était sortie de l'anonymat après avoir été rapidement identifiée par des fans comme la vraie "Martha". Elle dit avoir reçu des menaces de mort, avoir souffert de dépression et réclame plusieurs millions de dollars de dédommagement à Netflix.

Contrairement aux événements relatés dans la série, madame Harvey souligne qu'elle n'a jamais agressé sexuellement l'humoriste en l'attrapant par les testicules, et ne lui a pas fracassé une bouteille en verre sur le crâne avant d'essayer de lui crever les yeux.

Elle précise également qu'elle n'a jamais été condamnée pour avoir harcelé un policier, contrairement à "Martha", qui est une reprise de justice avec cinq ans de prison à son actif.

Netflix arguait que les événements décrits étaient "substantiellement vrais" et les téléspectateurs comprendraient d'eux-mêmes qu'il y avait une part de fiction, puisqu'il s'agit d'une série.

La plateforme rappelait que madame Harvey a fait l'objet d'une enquête pour harcèlement, a touché les fesses de monsieur Gadd et l'a bousculé.

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Un "mépris" des faits de la part de Netflix

"Il existe une différence majeure entre le harcèlement et le fait d'être condamné pour harcèlement par un tribunal", a estimé le juge. "De même, il y a de grandes différences entre des attouchements inappropriés et une agression sexuelle, ainsi qu'entre bousculer quelqu'un et crever les yeux d'une personne."

Les événements décrits "peuvent atteindre le niveau" de la calomnie et la plainte est donc valide, selon le magistrat.

La présentation adoptée par Netflix "suggère un mépris" des faits, ajoute-t-il. 

Selon lui, la plateforme de streaming "n'a fait aucun effort pour vérifier l'exactitude de ces déclarations et de ces représentations, ou pour prendre d'autres mesures afin de cacher l'identité" de Mme Harvey.

Contacté par l'AFP, Netflix s'est dit prêt à une bataille judiciaire en Californie.

"Nous avons l'intention de nous défendre vigoureusement dans cette affaire et de défendre le droit de Richard Gadd à raconter son histoire", a déclaré l'entreprise.

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