Crédit : Sida Productions / Adobe

Un homme retrouvé vivant trois ans après sa supposée incinération

A San Francisco, aux Etats-Unis, James Robinson, 50 ans est tragiquement déclaré mort après avoir succombé à une overdose. Sa famille est prévenue et l'homme est incinéré. Seul souci, James n'est pas mort. Il sera repéré des années plus tard par un proche à San Francisco. Débute alors une saga judiciaire.
À voir également sur Brut

En 2021, James Robinson, 50 ans au moment des faits, vit dans la rue depuis plusieurs années et souffre de toxicomanie.

Le 7 mai de la même année, un corps est découvert dans une chambre d'hôtel du quartier Tenderloin à San Francisco, victime d'une overdose. Le personnel de l’hôtel identifie la victime comme étant James Robinson.

Et personne ne va remettre en question cette information. Le médecin légiste omet de vérifier l'identité du défunt, malgré des incohérences dans la description physique.

D’après le San Francisco Chronicle, James est plutôt grand, mais le corps retrouvé à l'hôtel ne fait que 1m63 pour 57 kg. Et il semble aussi présenter des tatouages et des cicatrices différents de ceux qu’on lui connaît.

Les autorités préviennent donc la famille de James Robinson pour l’informer de son décès, qui demande à ce qu’il soit incinéré. Comme ils ont choisi la crémation, ils ne peuvent pas voir la dépouille pour dire au revoir au défunt.

Après avoir récupéré une urne censée contenir ses cendres, ils décident d’en disperser une partie à Hawaï. L’autre sera installée sur un autel dans leur maison.

Coup de théâtre

En juillet 2024, trois ans plus tard, un ami de la famille aperçoit James à San Francisco.

La famille demande alors que des vérifications soient faites. L'ADN collecté à l’époque à l'hôtel est envoyé dans un laboratoire d'État. Les résultats arrivent le 12 novembre 2024 : l’ADN n’est pas celui de James, mais de Jacob Chrisinger, 47 ans, originaire de l’État voisin, l’Oregon.

Lui aussi était un sans domicile fixe accro aux drogues. Sa famille avait l’habitude de le voir disparaître régulièrement, pendant parfois plusieurs années. Elle est alors prévenue de son décès, avec trois ans de retard.

De son côté, James Robinson a retrouvé brièvement ses proches, suivi une cure de désintoxication, mais a à nouveau disparu.

Après avoir été déclaré mort, il a perdu tout contact avec ses filles, qui venaient le voir régulièrement. Il aurait ensuite développé des problèmes de santé, serait devenu accro au fentanyl et a perdu ses 900 dollars mensuels de prestation d’invalidité.

L’une de ses filles mineures était devenue la nouvelle pensionnaire de cette indemnité, et l’Administration de la Sécurité sociale lui demande désormais de rembourser toutes les aides qu’elle a touchées pendant ces trois ans, puisque James est toujours vivant.

Le bureau du médecin légiste de Los Angeles a décidé de faire évoluer les procédures d’authentification des corps. La famille de James a porté plainte.

Le kayakiste américain qui a simulé sa mort a donné des signes de vie mais n'a pas été localisé

A voir aussi