Le Comité de recherche sur les tremblements de terre estime désormais que la possibilité d'une telle secousse sur les trois prochaines décennies peut être évaluée entre 75 et 82%, contre une fourchette de 74 à 81% auparavant.
S'il se produisait, ce mégaséisme pourrait toucher une part importante de la côte japonaise donnant sur l'océan Pacifique, menacer jusqu'à 300.000 personnes et causer des milliers de milliards de dollars de dégâts, selon les estimations.
La fosse sous-marine de Nankai, qui s'étend parallèlement aux côtes orientales du pays sur 800 kilomètres, de la ville de Shizuoka (à l'ouest de Tokyo) à l'île de Kyushu (sud), est particulièrement surveillée: elle a déjà été le point de départ de secousses dévastatrices de magnitudes record entre 8 et 9 tous les 100 ou 200 ans.
Mégaséismes et tsunamis
Ces "mégaséismes", qui tendent à se produire par paires, sont connus pour engendrer de redoutables tsunamis.
En 1707, tous les segments de la fosse de Nankai se sont rompus en même temps, déclenchant le deuxième plus puissant séisme enregistré dans l'histoire du Japon.
Ce séisme, à l'origine de la dernière éruption du mont Fuji, a été suivi un siècle et demi plus tard par deux mégaséismes en 1854, puis deux autres similaires en 1944 et 1946.
"Cela fait 79 ans depuis le dernier tremblement de terre (d'amplitude record), et la probabilité qu'un autre (mégaséisme) se produise augmente chaque année à un rythme d'environ 1 point de pourcentage", a déclaré à l'AFP un responsable du secrétariat du Comité de recherche sur les tremblements de terre.
Vagues de 30 mètres de haut
Selon des estimations du gouvernement dévoilées en 2012, les petites îles au large des côtes principales pourraient alors être submergées par un tsunami de plus de 30 mètres de haut.
Et les zones densément peuplées des îles principales de Honshu et Shikoku pourraient être frappées par d'énormes vagues en quelques minutes.
En août 2024, l'Association météorologique japonaise (JMA) a émis un avis de "mégaséisme", pour la première fois depuis la mise en place d'un nouveau système d'alerte après le tremblement de terre dévastateur survenu en 2011, qui avait entraîné un tsunami meurtrier et une catastrophe nucléaire à Fukushima.
Cet avertissement avait été diffusé à la suite d'une secousse de magnitude 7,1 qui a fait 15 blessés dans le sud du pays. L'alerte a finalement été levée après une semaine, faute de nouvelle anomalie constatée.
L'épisode, qui a marqué l'opinion, avait conduit les Japonais à annuler leurs voyages et à constituer des stocks d'urgence, entraînant des pénuries de riz et d'autres produits de base.