Le budget 2026 ne sera pas "confortable", prévient la ministre des Comptes publics

Crédit : gouvernement
Le budget pour 2026 ne sera pas "confortable", a prévenu lundi la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, dans une économie mondiale chamboulée par les droits de douane américains.
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"Le budget 2026, évidemment, ne sera pas un budget +confortable+", a déclaré Mme de Montchalin lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef). 


"Ce sera un budget où on va consolider l'effort de désendettement dans un contexte qui va rester géopolitiquement et économiquement contraint", a-t-elle poursuivi. 

"Chaque dépense doit être justifié"


"Chaque euro, chaque dépense doit être justifié", a-t-elle ajouté, disant vouloir aboutir une nouvelle fois à un budget de "compromis parlementaire". 


La ministre a confirmé l'intention du gouvernement de ramener le déficit public à 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2025, contre 5,8% l'an dernier, puis sous 3% en 2029. Et ce, malgré une prévision de croissance, actuellement de 0,9% pour cette année, qui sera revue en baisse. 

"On va commencer à préparer le budget 2026 dès lundi", assure le ministre de l'Economie


Le Premier ministre François Bayrou a estimé dimanche dans Le Parisien que la hausse brutale des droits de douane pouvait coûter "plus de 0,5% du PIB" à la France. 


Avant même cette tempête douanière, les incertitudes internationales avaient conduit la Banque de France a abaisser à 0,7% sa prévision de croissance. 

"Quoi qu'il arrive"


Mais après le "quoi qu'il en coûte", dépenses massives pour affronter les crises sanitaire et inflationniste, le maintien de l'objectif de déficit à 5,4% reposera sur le "quoi qu'il arrive", a expliqué Amélie de Montchalin: tenir la dépense malgré les aléas. 


"Quand les recettes dans le monde que nous connaissons aujourd'hui baissent, nous ajustons notre dépense", mais "cette méthode d'ajustement, ce n'est pas le rabot généralisé et aveugle", a-t-elle souligné, rappelant que 9,1 milliards d'euros avaient été mis en réserve. 


Une conférence sur les finances publiques est prévue le 15 avril afin d'identifier les risques de dérapage et prendre des mesures correctives éventuelles.  


"Le Premier ministre va faire l'état des lieux de la situation, l'état des lieux des défis, proposer un calendrier, une méthode, les sujets sur lesquels il pense que notre pays doit travailler", a souligné Amélie de Montchalin. 


Selon elle, il n'y avait début avril "pas d'alerte majeure du côté des recettes". 


Citée dans la presse, une circulaire de la directrice du Budget enjoint aux ministères de baisser leurs crédits en 2026, de diminuer les effectifs ou de supprimer les dernières mesures de crise. 

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