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Le discounter Action, succès foudroyant et conditions de travail pointées du doigt

Le discounter non alimentaire néerlandais Action affiche mois après mois une expansion et des performances économiques impressionnantes, mais est de nouveau pointé du doigt pour des conditions de travail éprouvantes, dans une émission "Complément d'enquête" diffusée jeudi soir par France 2, que l'AFP a pu visionner.
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Tâches chronométrées, important "turnover" des équipes: plusieurs témoignages et documents diffusés dans un reportage jeudi soir accusent l'enseigne spécialiste des petits prix d'en demander beaucoup à ses plus de 74.500 salariés.

Les employés doivent notamment mettre en rayon les produits commercialisés dans un délai imparti, encourant des remontrances dans le cas contraire, affirme "Complément d'enquête", selon qui, dans certaines régions, plus de 7 salariés sur 10 ont quitté leur poste dans l'année écoulée, soit un "turnover" très important.

L'entreprise, qui a déjà fait dans le passé l'objet de critiques syndicales sur le traitement de ses salariés, a expliqué à l'AFP via un porte-parole en France fournir "une indication de temps pour les livraisons en magasin", utilisée "uniquement à des fins de planification, afin de nous assurer que nous avons suffisamment de personnel disponible pour effectuer le travail".

Concernant le turnover, la même source dit ne pas reconnaître les chiffres avancés. Elle juge que "la méthodologie de calcul n'est pas claire" et déclare n'avoir "aucune raison de croire que nous nous écartons de manière significative d'une norme générale du secteur de la vente au détail".

La direction assure aussi n'avoir "aucune raison de croire" qu'elle se distingue des autres acteurs du secteur en matière d'accidents du travail.

En 2022 et 2023, plusieurs salariés et représentants syndicaux avaient évoqué auprès de l'AFP l'existence dans l'enseigne de "recueils de faits", où était noté par les managers de magasins "chaque manquement" concernant un salarié. La direction avait alors confirmé cette pratique mais nié s'en servir pour un dossier de licenciement, et avait assuré l'avoir supprimée.

"Nous avons effectivement mis fin à cette politique", a aujourd'hui assuré le porte-parole de l'enseigne à l'AFP. "Nous avons reconnu qu'elle ne répondait pas à l'objectif visé et qu'elle n'était parfois pas exécutée de la bonne manière".

Parmi les salariés rencontrés et interrogés par l'AFP, tous ne se sont pas plaints de leurs conditions de travail.

Côté commercial en tout cas, le discounter Action est un succès. L'enseigne a déjà réalisé 9,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de 2024, en progression impressionnante de 20,9% par rapport à la même période en 2023, avait-elle indiqué mi-novembre.

Au total, l'enseigne revendiquait alors 2.755 magasins dans une douzaine de pays européens dont les Pays-Bas (son pays d'origine), la France (qui est son plus gros marché), l'Allemagne, la République tchèque, l'Espagne ou encore le Portugal.

L'enseigne est détenue à près de 58% par le fonds d'investissement 3i, coté au Royaume-Uni.

Dans son dernier rapport annuel publié en mai, 3i indique qu'Action lui a déjà rapporté plus de 2,9 milliards de livres sterling (3,5 milliards d'euros au cours de jeudi) depuis son premier investissement en 2011, notamment en dividendes.

"Le potentiel de revenus futurs est considérable", se réjouit le fonds, valorisant sa participation à 15,5 milliards de livres à fin septembre, soit un peu moins de 19 milliards d'euros.

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