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L’Iran va créer une “clinique de traitement” pour les femmes qui refusent de porter le hijab

Alors qu'une étudiante aurait été internée après s'être dévêtue en public, l'Iran veut ouvrir une clinique qui offrira “un traitement scientifique et psychologique” aux femmes qui ne veulent pas porter le hijab.
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L'Iran prévoit d'ouvrir une“clinique de traitement” pour les femmes qui refusent de porter le hijab. Ce “centre de santé mentale”, appelé “clinique pour l'abandon du port du hijab”, sera situé à Téhéran, la capitale.  

Selon le ministère de la Promotion de la vertu et prévention du vice, qui a fait cette annonce le 12 novembre, la clinique offrira “un traitement scientifique et psychologique”.

Le journal Iran Wire rapporte qu’elle prévoit de donner des conseils aux femmes pour leur permettre “d’adopter en toute confiance des vêtements modestes”.

Des cours éducatifs menés par des “experts sur la philosophie et les valeurs du hijab” sont également au programme pour leur inculquer “des compétences pour faire face aux pressions sociales” et “renforcer leur identité” grâce au hijab.

Le but affiché, c’est de “soigner” les femmes refusant de se soumettre aux lois sur le hijab, qui les obligent à se couvrir la tête en public, et de “promouvoir la dignité, la modestie et la chasteté”, d’après The Telegraph.

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Écraser le mouvement de contestation ?

Mais les ONG y voient une manœuvre du gouvernement pour écraser le mouvement de contestation “Femme, vie, liberté”, né en 2022 après la mort de Mahsa Amini, une étudiante arrêtée et battue par la police des mœurs pour “port de vêtements inappropriés”.

Les opposants politiques et manifestants sont régulièrement considérés comme instables et placés dans des services psychiatriques.

Et le Guardian raconte que des groupes de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International, affirment qu'il existe des preuves de torture et d'administration forcée de médicaments.

Pour le contexte, cette annonce tombe quelques jours à peine après l’internement présumé de l’étudiante iranienne de 30 ans qui s’était dévêtue en public début novembre en signe de protestation.

La semaine dernière, l’ambassade d’Iran à Paris a prétendu qu’elle souffrait “d'une fragilité psychologique”.

À l’international, le courage de la jeune femme a été salué.

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