Macron à La Réunion pour faire le point sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

Crédit : Getty Images / Spencer Platt
Après Mayotte, Emmanuel Macron est en déplacement mardi à La Réunion pour faire le point sur les dégâts provoqués par le cyclone Garance et l'épidémie de chikungunya qui a fait six morts sur l'île depuis le début de l'année.
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100.000 personnes, soient un habitant sur neuf, pourraient avoir été contaminées par cette maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, un impact pour l'instant moindre que celui de 2005-2006, marqué par plus de 260.000 cas et plus de 250 décès. 

Début avril, 40.000 doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont arrivées à La Réunion pour lancer la campagne de vaccination. Elles sont destinées aux personnes de 65 ans et plus, présentant des comorbidités.

"Nous sommes le premier pays au monde à avoir acheté autant de doses disponibles de ce tout nouveau vaccin", a relevé Emmanuel Macron lors d'un point presse à l'issue d'un rapide bain de foule avec des habitants de Saint-Denis de La Réunion. 

Il faut aussi mettre en place "toutes les mesures de protection et de prévention surtout pour les mamans enceintes", a ajouté le chef de l'Etat qui va échanger dans la journée avec l'Agence régionale de la santé pour faire un point global sur l'épidémie.

Les difficultés restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche. 

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux. 

"Si des renforts sont nécessaires, ils seront mis en place", a promis mardi Emmanuel Macron avant de visiter la cathédrale avec son épouse Brigitte et le ministre Manuel Valls (Outre-Mer) qui l'accompagnent pendant cette tournée de cinq jours dans l'océan Indien (Mayotte, La Réunion, Madagascar, Maurice). 

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

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Renforts militaires


A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat va rencontrer dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

Et la souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée aux côtés de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

Emmanuel Macron va y réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde. 

"Depuis 2018, la France a une stratégie indo-pacifique. Nous avons mis beaucoup plus de moyens militaires et diplomatiques ces dernières années, et cela va encore se renforcer", a relevé mardi le chef de l'Etat.

"Nous allons ici, à La Réunion, augmenter d'environ 200 le nombre de militaires présents" qui "vont passer d'environ 1.600 à 1.800", a-t-il ajouté, s'appuyant sur la dernière loi de programmation militaire. Dans la zone indo-pacifique, on a "plus de 8.000 militaires", "les meilleurs équipements sur le plan maritime, aérien ou terrestre", "des missions régulières qui se multiplient", a-t-il détaillé.

Lundi, à Mayotte, Emmanuel Macron a annoncé une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

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