Crédit : Merseyside Police/PA Wire

Meurtres de trois fillettes : Axel Rudakubana, un adolescent obsédé par la violence

Axel Rudakubana, qui attend d'être fixé sur sa peine jeudi après avoir avoué les meurtres de trois fillettes en Angleterre, est un adolescent reclus fasciné par la violence, déjà signalé à plusieurs reprises aux autorités.
À voir également sur Brut

Ce garçon mutique de 18 ans, Britannique d'origine rwandaise, a reconnu avoir poignardé à mort les trois fillettes qui participaient à un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift le 29 juillet à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre.

Mineur au moment des faits, il n'a donné aucune explication. Son crime avait déclenché les pires émeutes dans le pays depuis treize ans, sur fond de spéculations en ligne sur son profil.

Après la levée des restrictions médiatiques qui visaient à lui assurer un procès équitable, les informations qui filtrent depuis lundi permettent de dresser le portrait d'un garçon connu de la police, sans idéologie particulière mais obsédé par les tueries de masse.

Axel Rudakubana est né en 2006 à Cardiff, au Pays de Galles. Ses parents, installés au Royaume-Uni depuis 2002, sont des chrétiens du Rwanda. La famille, tutsi, a été persécutée lors du génocide de 1994.

Le couple, qui a un fils aîné, a ensuite déménagé à Banks, village côtier en périphérie de Southport.

L'histoire du meurtre de Sarah Everard

Renvoyé de l'école

D'abord décrit comme un garçon plutôt timide, petit pour son âge, ses camarades se souviennent d'un écolier devenant de plus en plus "bizarre", perturbateur et solitaire au collège, selon les médias.

A l'automne 2019, il est renvoyé de l'école pour être venu en classe avec un couteau. Il retourne alors à son établissement et agresse ses anciens camarades avec une crosse de hockey portant leurs noms.

Selon le Times, Rudakubana avait appelé une ligne téléphonique d'aide aux enfants en disant faire l'objet de harcèlement raciste.

A 13 ans, il est sorti du système éducatif classique et commence à être suivi par les services sociaux.

Pendant cette période qui coïncide avec la pandémie de Covid-19, le jeune garçon s'isole, ses voisins l'aperçoivent à peine, et il ne suit quasiment pas ses cours dans des établissements spécialisés.

Les travailleurs sociaux refusent d'aller chez lui sans escorte policière, et la police reçoit plusieurs appels de son domicile pour faire part "d'inquiétudes sur son comportement".

L'adolescent avait été signalé à trois reprises à un programme gouvernemental de prévention de l'extrémisme.

Diagnostiqué autiste, il cesse également tout contact avec son équipe médicale en 2023.

Un homme photographié par une voiture de Google Street View alors qu'il chargeait un cadavre dans un coffre

"Obsession malsaine"

Les perquisitions menées chez lui après l'attaque ont permis de découvrir des armes et "de nombreux documents" témoignant d'une "obsession malsaine pour la violence extrême", selon la police.

Parmi eux, une machette, de la documentation sur le génocide rwandais, un manuel d'Al-Qaïda et de la ricine, une substance hautement toxique.

C'est avec un couteau acheté en ligne qu'il commet les meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans.

Peu après les faits, alors que son identité n'avait pas encore été révélée, des rumeurs en ligne relayées par l'extrême droite le présentent comme un demandeur d'asile musulman ayant traversé la Manche à bord d'une embarcation de fortune.

Des émeutes anti-immigration éclatent dans des dizaines de villes d'Angleterre et du Pays de Galles, visant des hôtels pour demandeurs d'asile ou des mosquées.

Mardi, la photo de l'adolescent, à l'expression inquiétante, prise lors de son arrestation, s'affichait en Une des tabloïds. Le Sun titre : "Pourquoi personne ne l'a-t-il arrêté ?".

La famille de l'adolescent, "dévastée", a déménagé dans un lieu tenu secret, a précisé leur église.

Selon la BBC, son père avait réussi à l'empêcher de prendre un taxi pour se rendre à son ancienne école le dernier jour de l'année scolaire 2024, une semaine avant l'attaque au cours de danse de Southport.

Le procès d'un meurtre énigmatique dans le Loiret s'est ouvert

A voir aussi