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Pédocriminalité dans l'Église : publication du premier rapport du Vatican sur la protection des mineurs

Pour lutter contre les violences sexuelles, le Vatican publie mardi 29 octobre 2024 son premier rapport sur la protection des mineurs dans l'Église.
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L'Eglise catholique doit accélérer les procédures de révocation des religieux mis en cause dans des affaires de pédocriminalité, a estimé mardi une commission du Vatican sur la prévention des violences sexuelles.

Dans son premier rapport annuel, la Commission pontificale sur la protection des mineurs souligne "la nécessité de rationaliser et d'accélérer le processus de démission des fonctions" assumées par les ecclésiastiques concernés. Elle ne précise pas si ce processus doit intervenir en cas de soupçons et de dénonciation ou à l'issue d'un processus judiciaire - canonique ou civil -, se contentant d'ajouter: "lorsque c'est justifié".

Le rapport de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, organe consultatif créé en 2014 par François et objet de critiques par le passé, a vocation à être diffusé chaque année.

Présenté comme une "première étape", il "documente les risques qui subsistent et les progrès qui peuvent être réalisés dans les efforts de l'Eglise pour protéger les enfants et les adultes vulnérables", a indiqué la Commission vendredi, en précisant qu'il comprendrait aussi des "recommandations spécifiques".

"Manque de données"

En avril 2022, le chef du 1,3 milliard de catholiques avait demandé à la commission ce rapport afin d'avoir une information "fiable sur ce qui se passe et ce qui doit changer", appelant à un "nouveau départ".

Les membres de la commission ont constaté au cours de leur enquête "le manque de données disponibles" sur les agressions sexuelles, a déclaré la juriste néerlandaise Maud De Boer Buquicchio, responsable de la rédaction du rapport.

Le texte, dont la longueur n'a pas été précisée, se divise en quatre parties, qui étudieront les procédures en place dans une quinzaine d'Eglises locales, sur les différents continents ainsi qu'au sein de la Curie romaine, le gouvernement central du Saint-Siège.

Les membres de la commission, nommés directement par le pape, sont des experts religieux et laïcs dans divers domaines liés à la protection des personnes, notamment le droit, l'éducation, la psychologie, la psychiatrie ou les droits humains.

Intégrée en 2022 à la Curie, cette instance a toutefois fait l'objet de sévères critiques et enregistré plusieurs départs. Démissionnaire en mars 2023, son membre le plus influent, Hans Zollner, l'a accusée de souffrir de problèmes structurels et de transparence.

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"Publier les noms"

Depuis son élection en 2013, François a multiplié les mesures contre ce fléau : levée du secret pontifical, obligation de signalement de tout soupçon d'agression sexuelle ou de harcèlement, et de toute tentative de couverture par la hiérarchie, remaniement des sanctions pénales...

Mais des associations de victimes estiment que les actions concrètes restent insuffisantes et déplorent que le clergé ne soit pas obligé de dénoncer d'éventuels crimes auprès de la justice civile, sauf si les lois du pays l'y obligent. Le secret de la confession demeure en outre absolu.

"Une véritable tolérance zéro doit être mise en œuvre dans le monde entier", estimait en avril à l'AFP Anne Barrett Doyle, codirectrice de l'ONG américaine Bishop Accountability qui documente la crise mondiale des violences dans l'Eglise.

Selon elle, tout prêtre "accusé de manière crédible d'avoir (agressé sexuellement) un enfant ou un adulte doit être définitivement écarté du ministère public".

Autre priorité, "publier les noms et les détails des cas de prêtres qu'elle a jugés coupables" de violences sexuelles. "La responsabilité commence par la divulgation des informations", ajoute-t-elle, estimant que "le pape François a montré une aversion absolue pour la transparence".

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